RCA: le Conseil de sécurité de l’ONU reconduit pour un an l’embargo sur les armes à destination du pays©Image d'illustration
Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU lors du vote d'une résolution sur la Libye en mars 2011

RCA: le Conseil de sécurité de l’ONU reconduit pour un an l’embargo sur les armes à destination du pays

L’embargo sur les armes à destination de la République centrafricaine, de nouveau reconduit pour une durée d’un an. Le Conseil de sécurité de l’Onu a décidé de le reconduire jusqu’au 31 juillet 2021, mais avec des assouplissements. Décision prise par les membres du Conseil de sécurité à l’unanimité le mardi 28 juillet 2020.

 

Le Conseil de sécurité de l’ONU a voté ce mardi 28 juillet à l’unanimité le renouvellement de l’embargo sur les armes, instauré dans le pays en décembre 2013 après l’éclatement de la crise militaro-politique. Un embargo renouvelé mais allégé. En effet, c’est pour la troisième fois consécutive que l’embargo sur les armes en Centrafrique est assoupli. Et cette fois, la décision a été votée à l’unanimité. Après des armes de calibre 14.5, le pays peut désormais se procurer des véhicules blindés armés. La traçabilité des armes toujours maintenue. Ainsi, la RCA doit notifier, 20 jours avant toute livraison d’armes, au Conseil de sécurité.

 

La France, qui est l’initiatrice de la résolution, se dit satisfaite de l’unité démontrée par le Conseil de sécurité. En janvier 2020, lors du vote du renouvellement, la Russie avait proposé quelques jours avant, un contreprojet obligeant la France à revoir sa copie. Un compromis avait finalement été trouvé avec l’autorisation de l’importation de calibres 14.5 ainsi que de véhicules blindés armés. La résolution avait été votée finalement avec 2 abstentions.

L’embargo est reconduit cette fois-ci pour un an. Le Conseil de sécurité n’a pas souhaité rediscuter la question de l’embargo dans 6 mois, pendant que le pays s’apprête a organiser les élections en fin décembre 2020. Dans sa résolution, le Conseil de sécurité rappelle la nécessité pour les pays fournisseurs de notifier le Comité de sanction 20 jours avant les livraisons. Dans leur dernier rapport, les experts notaient les manquements à cette exigence.

 

Le Conseil de sécurité a rappelé être à l’écoute des autorités centrafricaines en ce qui concerne « leurs préoccupations légitimes ». Cependant, le pays poursuit ses efforts de reconstruction de son armée régulière et de redéploiement de ses troupes dans les régions. Les autorités centrafricaines comme l’opinion nationale, n’ont cessé de plaider pour la levée totale de l’embargo. Autant d’arguments que la ministre centrafricaine de la Défense, Marie-Noëlle Koyara, il y a 3 semaines, a plaidé une nouvelle fois pour une levée totale de l’embargo. Raison avancée, l’Armée doit se doter des moyens afin de faire face aux groupes dissidents. « Une armée, ce sont des armes », a martelé Mme Koyara. Cette décision intervient pendant que les Forces armées centrafricaines, appuyées par les casques bleus de la Minusca mènent une vaste offensive contre le groupe armé 3R, dans l’ouest du pays.