Centrafrique : calme précaire après d’intenses combats à Bouar©RNL/ Rolf Stève Domia-Leu
Des militaires centrafricains en plein exercice de combats au Camp Kassaï à Bangui, 2020

Centrafrique : calme précaire après d’intenses combats à Bouar

Un calme précaire régnait en début de soirée de ce samedi 09 janvier 2021 dans la ville de Bouar (Nord-ouest). De violents combats y ont opposé durant plusieurs heures les forces nationales à des combattants de la coalition des groupes armés. Même si les coups de feu ont cessé, la tension reste vive dans cette ville, vidée d’une partie de ses habitants.

Sans grande surprise, la ville de Bouar est replongée ce samedi 09 janvier dans la spirale de violence. Aux environs de 11h du matin, des combattants de la coalition rebelle (anti-balaka et 3R) ont lancé une offensive contre la position des Forces armées centrafricaines, précisément autour du Camp Leclerc. L’attaque redoutée 48 heures plutôt, a été d’une rare violence avec l’usage des armes lourdes et légères des deux côtés. Après plusieurs heures d’intenses combats, l’armée nationale est parvenue à repousser les rebelles avec l’appui des casques bleus de la Minusca et l’intervention des avions de chasse français de type Mirage 2000.

« Les chasseurs français ont appuyé les Faca et la Minusca au Camp Leclerc à Bouar entre 13H30 et 13H45 en effectuant trois (3) show of force au dessus des positions ennemis de la CPC », a indiqué une source proche de la diplomatie française en Centrafrique. La même source a par ailleurs précisé que ces avions étaient aussi intervenus sur d’autres fronts.

« A Bangui, les mirages 2000 ont survolé à très basse altitude entre 11H56 et 12H12, l’Ouest de la capitale puis successivement la route de Mbaïki à hauteur de Bimbo, deux (2) positions au Nord de PK12 sur les routes de Boali et Damara », a-t-elle mentionné.

Selon un communiqué officiel de la France relayé par son ambassade à Bangui, l’intervention de ces avions français était autorisée à la demande du président centrafricain Faustin Archange Touadera qui a échangé par téléphone ce samedi avec son homologue français, Emmanuel Macron.    

Même si en début de soirée la ville de Bouar semblait calme et les activités tentaient de reprendre au centre-ville, la tension reste cependant vive entre les forces en présence, car les combattants rebelles sont toujours visibles dans une partie de la ville. Au stade actuel, aucun bilan n’est disponible mais selon des sources locales contactées par Radio Ndeke Luka, il y aurait un mort dans le rang des Faca et plusieurs pertes en vies humaines dans le camp des combattants de la CPC.  

Des milliers de personnes sont déplacées suite aux combats à Bouar

Les détonations d’armes qui ont secoué toute la ville durant des heures, ont fait fuir des milliers de personnes vers la brousse et l’église catholique.   

« Le site du séminaire St Laurent a déjà accueilli plus de 2500 personnes pour la plupart des femmes et des enfants. La foule continue de venir dans les autres sites suite à cette montée de violences », a témoigné l’évêque de Bouar, Monseigneur Mireck GUCWA. Le prélat ajoute que ces déplacés n’ont pour l’instant pas de moyens pour leur survie. Il appelle les ONG à leur venir en aide.

Les combats de ce samedi entre forces nationales et combattants rebelles de la CPC sont la suite logique des affrontements qui les avaient opposés le jeudi 7 janvier 2021 dans le centre-ville de Bouar. Au cours de ces affrontements, plusieurs éléments anti-balaka auraient été neutralisés par les forces loyalistes, ce qui aurait provoqué ces représailles.

A Bangui, aucune réaction officielle n’était encore enregistrée au moment où nous mettons cette information en ligne.