Centrafrique : les  Forces de défense et de sécurité confrontées à de sérieuses difficultés logistiques à Birao©Droits réservés
Une patrouille des Forces armées centrafricaines dans les périphéries de Bangui

Centrafrique : les Forces de défense et de sécurité confrontées à de sérieuses difficultés logistiques à Birao

 

Les éléments de Forces de défense et de sécurité déployés à Birao dans la Vakaga ont de la peine à assurer la sécurité de la population. En cause, le manque de moyens logistiques. Les habitants demandent au gouvernement de doter ces forces en matériels. Demande formulée après plusieurs constats d’inaction pour assurer la libre circulation des personnes et de leurs biens.

Déployées en septembre 2019 à Birao, chef-lieu de la Vakaga, après des violences intercommunautaires aux conséquences humanitaires dramatiques, les forces de défense et de sécurité rencontrent des problèmes de mobilité dans l’accomplissement de leur mission régalienne. Une situation qui embarrasse les habitants de Birao.

« Notre ville est abandonnée depuis des années mais nous voulons la paix. Nous aspirons à la paix mais il faudrait que nos régions soient sécurisées par nos forces armées », souhaitent unanimement quelques habitants de la ville.

Inquiétude des autorités locales

Pour Mahamat Abras, médiateur préfectoral, ce manque de moyens logistiques ne permet pas aux militaires et autres forces de sécurité intérieure de remplir convenablement leurs tâches.

« Ils ne feront rien car ils sont dépourvus de matériels nécessaires pour faire leur travail. Ils n’ont pas de véhicules et avec un moyen de combats limités, que peuvent-ils faire en plus ? Face aux éleveurs qui viennent d’ailleurs, lourdement armés, nos soldats se sentent inférieurs à ceux-là », note-t-il.

Des éleveurs armés en provenance du Tchad et du Soudan infiltrent tous les jours les localités de la Vakaga. Ils violent parfois des femmes et des filles qu’ils rencontrent sur leur chemin et leurs bétails dévastent des plantations sans être inquiétés, déplorent les notables.

Le pays fait face à l’embargo sur les armes

Face à la demande constante de la population pour sa sécurité, les chefs militaires de la région, eux, accusent l’embargo sur les armes qui ne leur permet pas de bien remplir leur mission.

« Dans quel pays au monde, les militaires peuvent manœuvrer à pied et sans moyens conséquents ? Nous sommes limités aujourd’hui parce nous sommes sous embargo », défend le Lieutenant-colonel Léonard Mbélé, préfet de la Vakaga.

Birao a été déclarée ville sans armes après qu’elle a basculé dans les violences armées en 2019. Ces affrontements meurtriers avaient occasionné le déplacement massif de population vers le site de la Minusca.

 

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