« Grand Machin » sème la terreur à Gobongo

Les photos que le plaignant a montrées à la rédaction de Radio Ndeke Luka parlent d’elles-mêmes. On y voit un homme, la trentaine environ, solidement ligoté à un arbre. Une photo le montre de face. Une autre de profil. Une troisième de dos. Les images montrent également une foule de curieux assez éloignée de l’arbre qui sert de potence.

Nous sommes à Gobongo, un quartier populeux de Bangui. Le contentieux oppose Serge Rangba à un certain Yannick qui serait sergent-chef de la garde présidentielle. Yannick est surnommé « Grand Machin ». Une banale vente de ciment s’est transformée en drame.

Serge, démarcheur, avait dix sacs de ciment à vendre. Il en a vendu 2 sacs à un pasteur qui n’a pas signalé un quelconque cas de fraude ou  de contrefaction du produit. Il propose le reste de la marchandise au sergent-chef Yannick alias « Grand-machin » qu’il a rencontré sur son chantier de construction. Ce dernier lui fait une commande de trois sacs et le marché est conclu. « Grand Machin » revient plus tard et déclare que le produit est contrefait. Serge propose sur le champ de reprendre ses produits et de rembourser.  « Grand-machin »  accompagné d’un autre élément de la garde présidentielle, demande plutôt à Serge de les suivre. Malheureusement,  le sergent-chef va le traiter de tous les noms d’oiseaux, ainsi que sa femme et ses sœurs. Ils l’embarqueront en fin de compte pour la « base marine » au bord du cours d’eau Ngoubagara. Sur les lieux quatre  autres éléments les attendaient. Ils  déshabillent Serge, le ligotent, l’attachent à un arbre et commencent à le molester avec des files et certains autres objets.

C’est l’intervention d’un élément de la gendarmerie qui mettra fin au supplice. Le gendarme  fait appel à la base où des gendarmes sont déployés sur les lieux. Ces derniers ne peuvent désarmer le «Desperado » qui fait sortir deux grenades et menace de l’exposer si on le touche. Après plusieurs moments de discussion avec ses amis d’armes, notre héros se rend.

La fin de l’histoire ? Le sergent-chef, une fois au poste, accepte d’être remboursé. Pas de poursuite contre lui. Quant au pauvre Serge, on l’a conduit dans un mauvais état à l’hôpital de la gendarmerie où il reçu des soins avant d’être placé en garde à vue, puis relâché.