RCA : Les populations vivent dans des conditions précaires©RNL / Hyppolite Marboua
La population vivant sur le site des déplacés du Pk3 à Bria (Haute Kotto), le 12 juin 2017

RCA : Les populations vivent dans des conditions précaires

La population centrafricaine, estimée à environ 5 millions d’habitants, répartie sur les 623.000 Km² vit sous le seuil d’une extrême pauvreté. Paysans, fonctionnaires de l’Etat et ceux du privé n’arrivent pas à faire face à leurs besoins vitaux. C’est ce qui ressort d’une enquête de Radio Ndeke Luka.

Les conditions de vie  de la majorité de la population  centrafricaine sont précaires tant à Bangui que dans les villes de province, le coût de vie est intenable pour de nombreux ménages. Paysans, agents de l’Etat, fonctionnaires des secteurs publics et privés, de nombreuses familles mangent péniblement à leurs faims. On déplore l’augmentation des prix des produits de première nécessité. Malgré tout, une frange de personne arrive quand à elle à vivre un mieux être. Une situation qui perdure depuis des décennies.

Cette précarité de vie dans les ménages affecte presque toutes les couches sociales du pays. Dans les villes de provinces, la situation est plus que catastrophique selon nos sources. Le coût de vie est extrêmement élevé.

Les prix des produits de 1ere nécessité ne cessent de galoper. D’après des données de la Banque Mondiale en 2016, le revenu national brut par habitant en Centrafrique, s’élève à environ 17.000 F Cfa, soit quelques 203.500 par habitant et par an.

Les salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat ne suivent pas l’évolution des coûts de vie car l’indice des salaires reste inchangé depuis 1999. A titre d’exemple, les enseignants gardent leurs indices de 800 qui équivaut à 80.000FCfa. Les agents de l’Etat des catégories D1 et D2 de classe exceptionnelle conservent eux leurs indices qui varient entre 400 et 500 soit 40.000 à 50.000 FCfa.

Le décret portant statut général de la fonction publique de 2009 revalorisant les salaires des agents de l’Etat de 40% n’est pas mis en application dans sa globalité. L’unique point du texte pris en compte est la limite d’âge pour la retraite qui passe de 60 à 62 ans.

Au niveau du secteur privé, l’indice salarial n’a pas changé depuis plus de 40 ans. Dans certaines entreprises privées, un manœuvre continue de gagner 18000 FCA par mois. 

La pire des situations est celle des agents de l’Etat admis à la retraite. Depuis plus de 10 ans, les indemnités de départ à la retraite ne sont plus régulièrement versées. Des milliers d’anciens fonctionnaires en souffrent. Il faut attendre 3 mois pour percevoir sa pension et qui doit être gérée pendant les 3 prochains mois.

Cependant, plusieurs décrets muets des statuts particuliers sont produits de temps en temps et à chaque régime pour contourner la mise en application de la loi de 2009. Le plus récent cas, date du 2 juin 2016. Les décrets 18.123 et 18.124, portant fixation des salaires et indemnités alloués à certains titulaires d’emplois de responsabilité dans les institutions de la République, à la présidence et à la primature ont été signés par le chef de l’Etat, le 1er ministre et le ministre des Finances.

Des disparités se font constater au niveau des salaires. Des fonctionnaires pris en compte par les statuts particuliers vivent eux un peu mieux.

Conséquences de ces inégalités, l’accentuation de la corruption.

D’après certains observateurs de la vie sociale, la mise en application du statut général de la fonction publique de 2009 dans sa globalité et la révision du salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) dans les secteurs privés pourrait améliorer la situation.