Bangui : La démission du ministre Jousso, une exigence pour le syndicat©RNL / Stéphane Andjioyo
Message de mécontentement du syndicat du personnel du Ministère des Transports et de l'Aviation civile

Bangui : La démission du ministre Jousso, une exigence pour le syndicat

Le syndicat du personnel des Transports persiste et signe dans la demande de démission du ministre Théodore Jousso à la tête du département des Transports et de l’Aviation civile. Il a réitéré cette exigence mardi 16 octobre lors d’un point de presse à Bangui.

Le secrétaire général du syndicat du personnel des Transports et de l’Aviation civile, Denis Narcisse Bazanguélé, a expliqué que « Théodore Jousso a fait preuve de corruption, de népotisme et de gangstérisme administratif » avant d’exiger du gouvernement sa démission. « Nous demandons au Président de la République et au Premier ministre de démettre Théodore Jousso » a-t-il lâché.

Face au silence des autorités nationales, le syndicat projette mobiliser les services  sous tutelle du département. « Si les plus hautes autorités refusent de répondre à nos exigences, nous allons étendre le mouvement dans les sociétés sous tutelles » citant à titre d’illustration « Asecna, personnel de la plateforme aéroportuaire, taxis et bus ainsi que taxi-motos ».

Depuis la publication du rapport parlementaire accablant ce membre du gouvernement, l’exécutif n’a pas encore réagi.

Des révélations de malversation financière

Dans un document de 5 pages, le syndicat du personnel a observé que tous les matériels à l’aéroport international Bangui M’Poko ont été achetés en 2002 sous le régime du feu Président Ange Félix Patassé. Jusqu’en 2018, ils n’ont pas été renouvelés. Le scanner, les tapis de livraison de bagages sont tous obsolètes. Or, la taxe de sûreté aéroportuaire génère entre « 1 milliards et 1 milliards 500 millions de francs Cfa par an » selon Denis Narcisse Bazanguélé. Une question majeure se pose :  pourquoi le matériel n’a pas été renouvelé ?

Le syndicat a révélé que sur le programme mensuel d’emploi de la taxe de sûreté du mois de mars 2018, le ministre Jousso a autorisé pour son propre compte 5.000.000 de francs Cfa. L’enveloppe est répartie de la manière suivante : 1 millions de francs Cfa d’indemnité, 3 millions de francs Cfa d’appui, 750 mille francs Cfa de fournitures et consommables et 250 mille francs Cfa pour le carburant. Sur cette taxe, le ministre donne à son chauffeur de commandement, masqué comme chauffeur du 1er véhicule de liaison du président du Comité national de sûreté, un salaire de 120.000 francs Cfa et d’une indemnité de transport de 25.000 francs Cfa. Un montant similaire est aussi attribué au chauffeur des courses personnelles du ministre, caché sous l’appellation  de chauffeur du 2ème véhicule de liaison.

Les mécontents ont précisé que cette ligne budgétaire a été créée au mois d’avril 2016 après la nomination de Théodore Jousso comme ministre.