RCA: la lutte contre les violences faites aux enfants, loin de porter ses fruits à Paoua©RNL/Rolf Domia Leu
L'enceinte de l'hôpital du district de Paoua en République centrafricaine

RCA: la lutte contre les violences faites aux enfants, loin de porter ses fruits à Paoua

La ville de Paoua dans l’Ouham-Pendé, retrouve la quiétude après plusieurs années d’instabilité et de violences. Dans cette cité, la situation des enfants est préoccupante. Régulièrement, ces mineurs, dont l’âge varie de 4 à 13 ans, sont victimes de  maltraitance soit de la part de leurs parents, soit des personnes mal intentionnées. Situation déplorée par les organisations internationale.

En République centrafricaine, la situation des enfants demeure une préoccupation  pour les organisations internationales. A Paoua par exemple, les enfants de bas âges sont soumis à diverses formes d’abus qui affectent leur développement physique, moral ou affectif. Parmi ces phénomènes, on note les agressions physiques, les privations de nourriture, les exploitations dans des travaux ménagers et champêtres ou encore l’exploitation sexuelle. Face à cette situation, des voix s’élèvent pour solliciter une meilleure protection à l’égard de ceux-ci.

« Dans toute la préfecture, il y a beaucoup de violences à l’égard des enfants mineurs, violences commises par les groupes armés. Et là, c’est un cas de cruauté absolue envers une toute petite fille. Elle a été brulée par la voisine. C’est important que les parents soient responsables de leurs enfants. Qu’ils les protègent, qu’ils les laissent pas seuls » rapporte Miriam Mouna, officier de protection de l’enfant au bureau de la Minusca à Paoua.

Au district sanitaire de Paoua, Elsa, une fillette de 8 ans dont le corps est brûlé à 40 % par sa marâtre, peine à s’en remettre. Depuis une semaine, cette dernière n’a rien mis sous la dent. Son corps, enveloppé d’une bande blanche. C’est avec des larmes aux yeux que Clotilde, sa maman, explique ce qui lui est arrivé.

« Le matin avant de partir au champ, je l’avais confiée à sa marâtre. D’après ce qu’on m’a rapporté le soir, cette dernière l’a enfermée dans la maison pendant des heures. Comme cela ne suffisait pas, elle l’a poignardée avec un couteau et lui a brûlé le visage. J’ai même remarqué une morsure à son bras gauche. Je ne sais pourquoi elle a fait ça. Dieu-merci, elle est en vie ».  

Dans cette grande ville où la population est inégalement repartie et qui vit sous la dominance des groupes armés, le défi est énorme. A cause de ces violences, plusieurs enfants ont abandonné le chemin de l’école. La présence des groupes armés dans les villages environnants constitue un blocage. Ce phénomène à un impact direct sur l’émancipation de ces enfants.