Bangui : un repaire de toxicomanes inquiète les habitants de Walingba dans le 5e arrd©Droits réservés
Un consommateur de chanvre indien

Bangui : un repaire de toxicomanes inquiète les habitants de Walingba dans le 5e arrd

La consommation des drogues et liqueurs interdites prend de l’ampleur dans certains quartiers du 5e arrondissement de Bangui. C’est le cas du quartier Walingba à proximité du pont « Essayez voir ». Là, le jour tout comme la nuit, on ne s’étonne pas de voir des vendeurs et consommateurs de stupéfiants à des endroits précis. Selon certains habitants, ces jeunes toxicomanes sont parfois agressifs et imposent leur loi dans le secteur.

Le coin est réputé dans le secteur de Walingba. Les habitants le baptisent « Bienvenue au Jamaïque », un coin discret de consommation de stupéfiants. Dans ce ghetto de toxicomanes au cœur du quartier Walingba, ce sont les odeurs d’alcool, de chanvre indien et d’urine qui accueillent.

Dans une maison inachevée transformée en ghetto, ils acceptent de témoigner après des heures de négociations. Gervil alias « A koui A ngbazo » et son ami Gervais dit « double cerveau » consomment le chanvre indien pour être forts, selon eux.

« Je prends de la drogue. Quand je suis avec mes amis, je la consomme pour prouver que je suis un Jambaar. La drogue me donne de l’inspiration et me rend apte dans mes activités », raconte le premier.

« Moi je prends l’autre qualité qu’on appelle communément fine smoke. Ainsi va ma vie. Parfois, il fait tellement froid que j’ai l’impression d’être dans un congélateur. Il me faut donc prendre les stupéfiants pour y faire face », défend le second.

Sur ces mots, leur ami Kolo retire sa cigarette et laisse échapper des fumées noires entre ses dents noires. Les yeux rouges, il veut donner son avis mais aussitôt, il se perd dans ses phrases.

« Il me restait deux minutes de mourir. Le docteur m’a dit de cesser avec la drogue. J’ai pris la résolution de ne plus y toucher. Après 2, 3, 4 jours, j’ai tout oublié. Je suis lié à la drogue jusqu’à la mort. Je ne sais pas jusqu’à quand on va arrêter », dit-il.  

Ces toxicomanes enroulent les stupéfiants dans des papiers avant de les allumer et consommer. Partout c’est la fumée blanche ou noire et l’odeur donne des maux de tête. L’un d’entre eux vient d’être chassé du groupe parce qu’il consomme de la colle.

« Ici on chasse ceux qui prennent de la colle. La colle est très dangereuse. Quand tu y mets le feu, cela donne l’effet d’une flamme. C’est pourquoi on n’en veut pas », explique un membre du groupe.

Une présence qui inquiète les habitants du secteur

Début janvier, ces toxicomanes ont mis le feu à un kiosque non loin de la station-service Green Oil du 5e arrondissement de Bangui suite à des mésententes. Les habitants du secteur y voient un danger permanent.

« C’est un constat amer. Ces jeunes, après avoir consommé ces stupéfiants, font des braquages et autres cas de banditisme ici. Ils consomment nuit et jour et le comble de tout, même des militaires les rejoignent pour prendre ces drogues », s’indignent quelques habitants de Walingba.

Même si ces drogués sont persuadés que la drogue les rend forts, certains sont tombés dans la dépression, d’autres meurent suites à des overdoses.

 

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