Centrafrique : les autorités de Bria en quête d’une solution à la rareté de la viande de bœuf sur le marché©RNL/Brice Landry Ndangoui
Des acheteurs de viande de bœuf sur un marché de Berberati

Centrafrique : les autorités de Bria en quête d’une solution à la rareté de la viande de bœuf sur le marché

Comme dans la plupart des villes de la République centrafricaine, la viande de bœuf se fait de plus en plus rare à Bria dans la préfecture de la Haute-Kotto. Pour comprendre et apporter une solution à ce problème, les autorités locales ont échangé, le 10 août dernier, avec les éleveurs et les autres acteurs.

La rencontre, initiée par les autorités administratives de la Haute-Kotto, intervient dans un contexte où le prix du bœuf s’est drastiquement envolé. A Bria par exemple, un cheptel se vend entre 450.000 et 550.000 francs CFA. Le kilo de viande également n’est pas à l’abri de cette flambée. Ces derniers jours, il est passé de 2.000 à 3.000 francs CFA. Lors de cette réunion, les principaux acteurs du secteur ont déploré les contraintes subies durant les différents parcours.

Des tracasseries pointées du doigt

« Nous ne sommes pas contre les contrôles au niveau des barrières. Mais lorsqu’on procède aux fouilles et qu’on ne trouve rien, il faut laisser tranquillement la personne passer. Le fait de demander aux gens de verser des taxes quelconque, n’est pas bon. Auparavant, il y avait des couloirs de transhumances, mais aujourd’hui il y en a plus » a déploré Oumarou Kiro, un éleveur.

Des plaintes partagées par presque l’ensemble des acteurs. Toutefois, ils appellent le gouvernement à créer des conditions pour leur sécurité.

« Créer des couloirs de transhumance »

« On a d’abord besoin de la paix. Sans la paix, comment peut-on avoir des bœufs ? Nous demandons aux autorités du pays de nous créer des couloirs de transhumance. Cela nous permettra de faire parvenir les bovins. Car aujourd’hui, les Mbororo sont victimes de racket. Ils ne sont plus libres dans leurs mouvements. On leur demande souvent de payer jusqu’à 100.000 francs » a soutenu Ousmane Mahamat, un autre éleveur.

Conscientes des difficultés auxquelles font face ces éleveurs, les autorités locales leur demandent de se mettre en règle afin d’éviter toute confusion.

« Nous sommes conscients de cette situation »

« Nous sommes informés de cette situation. Cependant, ils ne doivent pas se décourager. Dans les jours à venir, nous allons tenir une réunion avec les forces de défense et de sécurité qui sont sur les barrières afin de faciliter la tâche aux éleveurs. Mais, les éleveurs aussi doivent s’acquitter de leurs taxes. S’ils ne sont pas en règle, ils feront toujours l’objet de rançonnage » a affirmé Thierry Evariste Binguinendji, préfet de la Haute-Kotto.

Depuis plus de deux mois, la viande de bœuf devient de plus en plus rare sur les marchés de Bria. Le prix ne cesse également d’augmenter. Les éleveurs pointent du doigt l’insécurité et les multiples tracasseries sur les barrières des forces légales.

 

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