Les Antibalaka lancent un ultimatum de 48 heures à la présidente Catherine Samba-Panza

Les Antibalaka lancent un ultimatum de 48 heures à la présidente Catherine Samba-Panza

A l’issue d’une réunion dimanche à Bangui, le mouvement des Antibalaka a exigé la démission de la présidente de transition Catherine Samba-Panza. Les Antibalaka l’accusent notamment de faire perdurer la transition et d’avoir détourné des fonds accordés par l’Angola.

« Unanimement, les responsables des Antibalaka ont demandé le départ dans les 48 heures,  de Mme Samba-Panza pour laisser la place à un Centrafricain qui viendra déterminer la durée de la transition », a indiqué lundi à RNL le coordonnateur national du mouvement, Patrice Edouard Ngaïssona.

« Nous nous sommes rendus compte qu’au niveau des autorités, il n’y a pas la vocation d’arriver rapidement à la fin de la transition et d’aller aux élections », a poursuivi Ngaïssona.

Les Antibalaka reprochent également à Catherine Samba-Panza d’avoir limogé des membres de leur mouvement qui avaient été nommés à certains postes importants. « Nous avons constaté que pour des raisons que nous ignorons, notre conseiller à la Présidence et le directeur de cabinet à la Défense ont été limogés sans explication ».

Il a par ailleurs accusé Catherine Samba-Panza d’ignorer les actes posés par son mouvement en vue du rapprochement. « Depuis l’accession de Mme Samba Panza à la magistrature suprême de l’Etat, je ne cesse de prôner la paix, la cohésion sociale pour permettre aux Centrafricains de vaquer à leurs occupations. Mais le cri a été balayé du revers de la main. Malgré le travail fait pour que la paix revienne, malgré l’accord de cessation des hostilités signé à Brazzaville, les Antibalaka se sentent frustrés par les nouvelles autorités de Bangui », s’est-il plaint.

Ngaïssona a indiqué que le mouvement Antibalaka s’était engagé à soutenir le Premier ministre Mahamat Kamoun dans l’espoir d’une transition apaisée et consensuelle qui aboutirait à la mise en place d’un gouvernement issu des urnes.

Les Antibalaka s’insurgent par ailleurs contre « l’arrivée prochaine de troupes tchadiennes pour la sécurisation de la présidente ». Un premier contingent tchadien avait été rapatrié, certains de ses membres ayant commis des crimes en Centrafrique.

Le mouvement des Antibalaka soupçonne enfin la présidente d’avoir détourné l’aide financière de l’Angola. « Si un leader censé dirigé l’Etat centrafricain est soupçonné de détournement d’une importante somme d’argent à une période critique où le peuple centrafricain rase le mur, c’est inexplicable. Les Antibalaka ne peuvent être complices de cette situation », a déclaré Ngaïssona.

Au sujet de ce détournement présumé de fonds angolais, la plateforme  »Sauvons le Centrafrique » est, elle aussi, montée au créneau. Dans une déclaration publiée le week-end dernier par son coordinateur Maître Henri Pouzère, la plateforme exige l’ouverture immédiate d’une enquête judiciaire. « Nous avons demandé dans notre déclaration que soit mise en place une commission judiciaire, que le tribunal se saisisse de cette affaire et qu’une enquête judiciaire soit diligentée directement en direction du gouvernement pour que la clarté soit faite », a-t-il expliqué lundi à RNL.

Contactée par RNL, le porte-parole de la présidence, Antoinette Montaigne, a souhaité donner une déclaration après concertation avec Mme Samba Panza. Cette déclaration n’était pas encore disponible lundi 6 octobre à 16 heures. Nous y reviendrons.