Ouverture du Forum de dernière chance ce lundi à Bangui

Ouverture du Forum de dernière chance ce lundi à Bangui

 Les Centrafricains se retrouvent autour de la table ce lundi à Bangui. Près de 600 personnes sont invitées pour évoquer les enjeux actuels et futurs de la République Centrafricaine (RCA).

En effet, l’heure de la vérité a enfin sonné. Pendant une semaine, les Centrafricains auront les yeux rivés vers le Conseil national de transition (CNT) où démarrent les travaux du Forum national. Environ 680 participants, issus des différentes couches sociales de la RCA, sont attendus à ce rendez-vous.

Mais d’abord, quels sont les enjeux ?

Au cours de ce Forum dit de la dernière chance, la République Centrafricaine n’a plus droit à l’erreur. Même si un adage dit que « l’erreur est humaine », celle-ci n’a pas sa place, ni dans ce rendez-vous spécial ; ni dans ce pays qui, durant plus de 54 ans, n’a connu que mutineries, tentatives de coup d’Etat, une gestion calamiteuse et dictatoriale pour ne pas dire patrimoniale. Tout cela doit enfin changer.

Les Centrafricains, à l’instar d’autres habitants de la sous-région veulent aujourd’hui tourner la page de la crise et renouer avec le vivre-ensemble. « Nous sommes pourtant riches de nos différences quand bien-même on a tenté de nous diviser », disent-ils. Aujourd’hui, l’appel à la cohésion, au pardon et à la réconciliation véritable entre Centrafricains est si fort que mêmes les bruits d’une trompette ne sauront l’étouffer.

Les interventions tourneront autour de quatre thématiques qui sont : « Justice et Réconciliation » ; « Sécurité et DDR» ; « Gouvernance et État de droit » enfi « Gouvernance et Développement ».

Même si le Comité technique d’organisation du Forum a été mis en place deux semaines avant le Forum, après l’annulation des premiers décrets ; même si plusieurs entités ont manifesté contre leur absence ou leur sous-représentativité, ce rendez-vous, loin d’être une rencontre qui va accoucher d’une souris, doit être l’occasion pour les Centrafricains, à travers leurs délégués, de se parler en toute honnêteté. La communauté internationale s’est déjà engagée pour les accompagner afin d’exorciser leur mal à la racine.

Tous les maux qui gangrènent, qui continuent de gangrener le pays et qui ont plombé la gestion de la chose publique, devront être débattus sans rancune. Histoire de repartir sur de nouvelles bases et enfin se dire qu’ensemble, nous avions contribué à des degrés divers, à embourber notre pays. C’est ensemble, dans l’unité, que nous travaillerons à la reconstruction de ce pays avec en toile de fond, la restauration de la dignité du peuple centrafricain qui, depuis le déclenchement de la crise, a perdu le droit au respect.

Au sortir du Forum national, les premiers obstacles à surmonter auront pour noms impunité, gestion patrimoniale, nominations de complaisance, népotisme, pratiques discriminatoires…

Et le mot d’ordre qui aura à guider les actions des autorités de la transition ou des nouvelles autorités qui seront élues, s’appelle gestion transparente de la chose publique avec la promotion du mérite. L’homme qu’il faut à la place qu’il faut, comme l’attestent les résultats des consultations à la base. Avec une petite bonne dose de volonté politique, l’espoir est permis.