Centrafrique : calme précaire à Bambari après les violences du 28 octobre

Centrafrique : calme précaire à Bambari après les violences du 28 octobre

  A Bambari capitale de la Ouaka, les activités ont timidement repris après les  échauffourées du 28 octobre qui ont opposé une partie de la population aux casques bleus de la Minusca. La veille, les habitants de cette ville ont manifesté pour protester contre l’assassinat par des hommes armés au PK 11 de Grimari de 6 éléments de la gendarmerie nationale.

Selon un habitant de la localité joint par RNL, « le calme est revenu dans la ville de Bambari et les barricades érigées sur les routes par la population ont été enlevées », précisant par ailleurs que « les victimes des incidents qui se trouvent actuellement à l’hôpital de la ville attendent leur évacuation sur Bangui pour des soins ». Même si Bambari reste toujours paralysée, « quelques activités commerciales ont été reprises », tout comme les mouvements « des piétons qui sont aussi constatés », alors que le contingent burundais de la Minusca qui se trouve à Grimari a été dépêché dans la localité.

Mis en cause dans cette attaque meurtrière de la patrouille de la gendarmerie nationale, les ex Séléka de la localité rejettent ces accusations.

« L’UPC n’a rien à voir avec les événements qui se sont déroulés à Bambari », a déclaré Souleymane Daouda, porte parole de ce mouvement rebelle, ajoutant que les éléments de cette milice ont « passé toute leur journée du 28 octobre avec leur leader Ali Darass ». Il mentionne également que « la zone de Grimari, depuis trois ans se trouve sous le contrôle des anti balaka ».

Mais les anti balaka, eux, clament leur innocence et pointent du doigt leurs rivaux seleka. Selon Alix Marcellin Orogbo, l’attaque dirigée contre le véhicule de la gendarmerie a été commanditée par Ali Darass, leader de la milice UPC. « C’est d’ailleurs les éléments de l’UPC qui ont tué les 6 gendarmes », précise-t-il indiquant que « Ali Darassa, le responsable de l’UPC a organisé une mission offensive sur Grimari avec comme objectif d’étendre son influence jusque dans la Kémo ».

Et Alix Marcellin Orogbo de mentionner que les anti balaka ont « résisté à leur attaque au niveau du PK 8 sur l’axe Bakala puis PK 6 sur l’axe menant à Bangui».

« C’est lorsque le convoi de la gendarmerie se rendait à Grimari pour le constat » qu’il est tombé dans cette embuscade tendue par les éléments de l’UPC faisant « 6 personnes tuées pour 2 survivants », a rapporté le porte parole des anti balaka.

Dans un communiqué rendu public ce 28 octobre, la Minusca confirme que « 6 gendarmes et 4 civils auraient perdu la vie lors d’une embuscade sur l’axe Bambari-Grimari », notant au passage que « les affrontements entre éléments anti-balaka et ex-séléka avaient causé 15 morts et un certain nombre de blessés à Mbriki et Belima dans les environs de Bambari ».

Tout en dénonçant une attaque armée « des anti-balaka contre huit de ses fonctionnaires qui se dirigeaient vers l’aérodrome de Bambari », la Minusca appelle les groupes armés « à mettre fin au cycle d’attaques et de représailles ».