Tension encore visible à Bria

Tension encore visible à Bria

La tension est restée vive à Bria, chef lieu de la Haute Kotto, à 698 Kms de Bangui dans l’est de la Centrafrique. Ce lundi, les activités n’ont pas toujours repris dans la ville. Les commerces sont restés fermer et les bureaux administratifs paralysés. Selon les informations recueillies sur place, des barricades sont érigées dans presque toute la ville. L’aérodrome est bloqué par les manifestants qui conditionnent leur retrait par le départ des soldats français de l’opération Sangaris, malgré la médiation menée par la force onusienne, Minusca.
 
« Depuis deux jours, la ville est devenue morte. Le marché, toutes les boutiques et l’administration sont fermés », a raconté sous le couvert de l’anonymat un habitant joint au téléphone.

La même source a indiqué qu’il s’agit « d’une groupuscule de personnes qui a pris d’assaut l’aérodrome de la ville empêchant l’atterrissage et le décollage des avions ».
 
« Les manifestant exigent le départ des soldats français de la ville », a poursuivi le témoin.

Déjà samedi, une marche de protestation contre les forces françaises de la Sangaris a  tourné au vinaigre. Les manifestants qui se rendaient en masse sur le site de cette force française sis à l’aérodrome avaient été repoussés par des tirs, à en croire des habitants. Jusqu’à présent la force Sangaris n’a pas repris ses patrouilles dans la ville.

Selon le porte-parole de l’opération Sangaris, Laurent Bastide, contacté par une radio internationale, les soldats les militaires français basés à Bria n’ont pas tiré en direction de la foule venue protester samedi près de leur base.

Le soldat a même expliqué que leurs éléments ont compté des jets de pierre et un jet de grenade venus de la foule qui manifestaient. Il n’y a eu aucun tir venu de Sangaris, a conclut le porte-parole.

A  Bangui, la coordination de l’ex-Antibalaka somme les commandants de zone des villes de  province de cesser avec les hostilités. L’appel est lancé ce lundi lors du point de presse tenu au quartier général de ce mouvement dans le 4e arrondissement. « Je lance un appel à tous les commandants de zone de cesser avec les hostilités », a martelé Dieudonné Ndomaté, coordonnateur chargé des opérations de l’ex-Antibalaka.

Les responsables de ce mouvement ont assuré qu’une mission de la coordination centrale fera une descente dans l’arrière pays pour délivrer de nouveaux mandats au nom du Parti centrafricain pour l’unité et le développement (PCUD).

Selon les dirigeants de cette ancienne milice, les mandats délivrés par l’un des anciens responsables à certains éléments est à l’origine des affrontements qui ont opposé cette semaine à Bambari deux groupes rivaux Antibalaka. « Ce qui se passe est un malentendu entre nos éléments sur les mandats délivrés par un de nos responsables. Le jour de l’assemblée générale de transformation de notre mouvement en parti politique, Parti centrafricain pour l’unité et le développement, les responsables de l’arrière pays étaient présents. A leur retour, le commandant Mokpème leur a délivré des mandats. Arrivée dans leurs zones respectives, ceux détenant les mandats se réclament des vrais Antibalaka et ceux qui n’en ont pas sont des faux Antibalaka. C’est là le nœud du problème », a expliqué le coordonnateur chargé des opérations de l’ex-Antibalaka.

Toujours en sécurité, les auxiliaires de police sont mécontents. Ils revendiquent leur intégration dans le corps de la Police nationale. Ils étaient une centaine à manifester ce lundi devant le Ministère de la Sécurité publique.

Selon les manifestants, certains sont recrutés comme auxiliaires en 2002 et d’autres en 2003. Ils ont exigé du gouvernement la révision de leurs statuts.

« Le but de notre revendication est notre intégration dans le corps de la Police nationale. C’est depuis 2002-2003 que nous sommes là sans intégration malgré tout cela, nous travaillons. A l’occasion des recrutement, nous sommes oubliés au profit des civils », a expliqué l’un d’eux sous couvert de l’anonymat.

Contactés pour leur version des faits, les cadres du Ministère de la Sécurité publique ont affirmé qu’ils ne sont pas habilités à se prononcer sur la question. RNL attend donc la réaction du chef de ce département.