Rapt du Sous-préfet et du Maire de Baboua

Rapt du Sous-préfet et du Maire de Baboua

Le Sous-préfet et le Maire de la sous-préfecture de Baboua dans la Nana-Mambéré ont été kidnappés par une bande armée assimilée aux éléments du Front Démocratique du Peuple Centrafricain (FDPC) de Martin Koumtamadji alias Abdoulaye Miskine. Les faits se sont produits le dimanche 19 juillet 2015 aux environs de 17 heures à Goré, village situé à 35 Kms de Baboua.

Selon les informations recueillies par Radio Ndeke Luka, les autorités locales de cette Sous-préfecture s’étaient rendues à Bouar pour prendre part à une rencontre avec le ministre résident de la Nana-Mambéré en mission dans la localité. Un témoin qui requiert l’anonymat précise que « C’est depuis hier(dimanche) aux environs de 17 h que les populations de Baboua ont appris la mauvaise nouvelle du rapt des autorités locales de notre ville qui revenaient de Bouar alors qu’elles avaient pris part à une réunion avec le ministre résident de la Nana-Mambéré. Ils ont été surpris par les coupeurs de route basés vers Fambélé à environ 34 km de Baboua dans un petit village appelé Goré. Et c’est ici que les malfrats leur ont mis la main dessus « .

Ce témoin ajoute par ailleurs que les éléments de cette bande armée, avant de se retirer dans la brousse avec les deux personnalités, ont laissé entendre qu’ils vont les maintenir jusqu’à ce que le gouvernement puisse satisfaire leurs revendications (sans pour autant évoquer ces revendications).
 
Réactions

Devant ce challenge, le gouvernement a aussitôt réagi. Par le truchement de son porte parole – le ministre en charge de l’Administration du territoire et de la décentralisation, Bachir Walidou Modibo, il condamne cet acte. « Il y a une règle internationale qui veut qu’on ne parle pas beaucoup de tout ce qui est en rapport avec le kidnapping, les prises d’otage. Cependant, je ne m’empêcherais pas de vous dire que le gouvernement est au courant de cette affaire dès les premiers instants et condamne fermement ce genre d’action. Nous voudrions dire et faire entendre à tous que ce type d’action est à bannir absolument sur notre territoire ».

Du Côté des organisations de défense et de promotion des droits de l’homme, l’Observatoire Centrafricain des droits de l’Homme (OCDH), dénonce. « Nous dénonçons cet acte de barbarie pour certains de nos compatriotes qui pensent que la meilleure solution aujourd’hui, c’est de prendre les armes pour perturber la quiétude des populations », a déclaré Me Mathias Barthélemy Morouba.

Responsabilités

Face à une telle réalité, le Coordonnateur de l’OCDH demande que les forces internationales prennent leurs responsabilités pour assurer la sécurité des Centrafricains. « Il faudrait que les forces internationales qui assurent la protection des personnes civiles puissent prendre leurs responsabilités. Nous ne pouvons pas comprendre qu’ils sont là lourdement armés et chaque jour, c’est le peuple qui souffre ».

A défaut, que l’armée centrafricaine entre en scène : « Nous demandons que notre armée puisse sillonner ces zones là afin de mettre hors d’état de nuire tous ceux qui pensent qu’ils doivent continuer à perturber la quiétude des centrafricains », a souhaité Me Mathias Barthélemy Morouba.

Il y a quelques jours, les hommes armés ont fait une incursion au village Zoukombo situé à environ 30 Kms de Béloko, ville frontalière avec le Cameroun. Bilan de leur attaque, un chauffeur camerounais tué, 5 passagers centrafricains blessés par balle dont un bébé et une femme, 7 captifs dont 2 douaniers libérés quelques heures plus tard et un véhicule de l’église Luthérienne brûlé.

C’est depuis plus de deux semaines que ces hommes armés ont repris des attaques surprises dans la zone menaçant même de faire sauter des ponts sur l’axe Garoua-Mboulaï-Bangui afin de couper la liaison avec le Cameroun voisin. Un regain de tension qui intervient