Regain de tension à Bambari

Regain de tension à Bambari

Bambari, capitale de la Ouaka est sous tension depuis jeudi, 20 août 2015. L’assassinat d’un jeune musulman par des présumés anti-balaka sur l’axe Bambari-Simbolo est à l’origine de ces nouvelles violences qui auraient fait une dizaine de personnes tuées et plusieurs autres blessées. En représailles, des jeunes musulmans armés s’en sont pris à des civils non musulmans 

Des sources locales parlent d’au moins une dizaine de morts, plus de 5 blessés dont des agents du CICR agressés sur le terrain. Mais l’association des jeunes musulmans de la Ouaka estime pour sa part que ces violences ont fait deux morts et des blessés en plus du jeune homme tué.

Ce vendredi, des barricades ont été érigées dans certaines zones à majorité non musulmane. Les manifestants réclament l’arrestation et la traduction en justice du général Ali Ndarass, chef du groupe rebelle de l’Unité du Peuple Centrafricain (UPC) accusé d’avoir mené les représailles aux côtés des jeunes musulmans armés.

Sous couvert de l’anonymat, un habitant joint par Radio Ndeke Luka témoigne : « la population a érigé des barrières devant la Cour d’Appel jusqu’à la sortie de la ville pour prouver leur mécontentement à l’opinion internationale, l’ONU et le gouvernement qui protègent Ali Ndarass et ses complices qui viennent de tuer pour la 5ème fois les populations de Bambari sans être inquiétés ».

Cet habitant précise par ailleurs que « si Ali Ndarass n’est pas arrêté, les populations boycotteront le processus électoral dans la localité ».

Le Capitaine Mahamat Nedjad Ibrahim, porte-parole de l’UPC rejette ces accusations expliquant que son mouvement s’est interposé entre les deux camps pour éviter un drame : « nos officiers sont blessés par nos frères de la communauté musulmane parce qu’ils se sont interposés. Le 03 décembre déjà, l’UPC a évité un massacre entre les deux communautés et c’est la même chose qu’elle a faite hier et cela est témoigné par la Minusca ».

Alors que Bambari se relève progressivement d’une crise qui a remis en cause les relations entre les communautés, Oumar Tidjiani, conseiller juridique de l’association des jeunes musulmans de la Ouaka appelle au calme : « il y a des jeunes qu’on n’arrive pas à contrôler. Au niveau de la communauté islamique, c’est notre rôle de tout mettre en œuvre pour calmer la tension malgré le drame ».