La LRA attaque à Bakouma : deux civils kidnappés et une religieuse torturée

La LRA attaque à Bakouma : deux civils kidnappés et une religieuse torturée

La situation sécuritaire dans le Mbomou reste très précaire. Jeudi dans l’après-midi aux environs de 16 heures, l’église catholique Saint André de la ville de Bakouma a été investie par les éléments de la LRA de Joseph Kony.

Selon les informations recueillies auprès du clergé de la cathédrale Saint Pierre Claver de Bangassou, une religieuse a été torturée. Deux civils, selon certaines sources, ont aussi été pris en otage par ces hommes armés. Les agresseurs ont emporté une importante somme d’argent.  La population prise de panique et ignorant tout de l’intention de ces assaillants s’est réfugiée en brousse. Conséquence : toutes les activités économiques sont paralysées dans la localité.

Tôt mercredi matin, ces éléments armés avaient frappé à Zémio dans le Haut Mbomou. Ces rebelles ont pris pour cible les villages Tamboura 1 et 2  proche de la ville Zémio sur l’axe Mboki. Au cours de cette double attaque, le poste de santé du village a été saccagé et la radio Haute Fréquence de l’ONG Catholic Relief Services (CRS) installé au village Tamboura 2 a été volé. Sur le plan humain, six jeunes gens dont quatre filles et deux hommes sont retenus en otages.

Cette énième attaque est intervenue une semaine après celle des villages périphériques de la ville de Bria, chef lieu de la Haute Kotto où quatre civils ont été tués et des personnes prises en otage. Depuis la résurgence de la LRA dans ces localités, la psychose s’est généralisée au sein de la population.

Ouverture de la première phase du procès de Dominic Ongwen

Alors que la LRA multiplie les attaques contre les civils en Centrafrique, la première étape du procès de Dominic Ongwen, « le fer de lance » de cette rébellion a débuté hier jeudi 21 janvier à La Haye au Pays Bas avec l’audience de confirmation des charges, une étape qui va durer durer six jours.

70 chefs d’accusations de crime de guerre et crimes contre l’humanité pèsent contre cet ancien chef de guerre ougandais, surnommé la « Fourmi Blanche » arrêté en janvier 2015 en République Centrafricaine. La LRA de Joseph Kony continue de mener des attaques contre les populations civiles dans l’est du pays. La Cour pénal internationale (CPI) doit trancher si les charges sont suffisantes pour que Dominic Ongwen puisse être jugé.

Le procès de ce chef rebelle sera particulièrement suivi dans le nord de l’Ouganda où la rébellion a été très active, mais également en Centrafrique où elle a fait de nombreuses victimes depuis 2008.

Dominic Ongwen, ex-enfant soldat, est accusé d’esclavage sexuel, meurtre et enrôlement d’enfants-sodats. La Cour n’a pas dévoilée dix de ces chef d’accusations « par mesure de sécurité », en croire le juge Cuno Tarfusser.

Selon une statistique de l’ONU, la LRA a déjà tué plus de 100.000 personnes et enlevé plus de 60.000 enfants. Le nord de l’Ouganda, puis au gré de son exil, les pays voisins dont le République Centrafricaine ont été particulièrement touchés. Si la « Fourmi Blanche », l’un des téméraires de la LRA est arrêté, le chef de fil, Joseph Kony, est toujours dans la nature.

La Minusca assurée à lutter contre les groupes armés

La Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation en Centrafrique, Minusca se dit déterminée à neutraliser les groupes armés qui sèment la désolation et inquiètent la population. Une prise de position réitérée au cours de la conférence de presse hebdomadaire de l’institution.

La Minusca s’est également engagée à combattre les rebelles de l’Armée de résistance du seigneur, LRA de Joseph Kony, actifs depuis 2008 dans l’est de la République Centrafricaine.

« Sur ce qu’on appelle des éléments de la LRA, la Minusca est partout sur le territoire de la Centrafrique. Elle fera tout pour protéger la population contre toutes sortes d’éléments dangereux qui veulent perturber. Nous sommes là avec nos partenaires et nous assurerons cette protection. Nous  suivons par ce que nous sommes mandatés pour protéger la population », a précisé Vladimir Monteiro, porte-parole de la Minusca.