Le calme, loin de revenir à Bangui

Le calme, loin de revenir à Bangui

La Société Civile a appelé ce lundi les Centrafricains de la capitale à la désobéissance civile à travers un mouvement dénommé « Le temps de Beafrika ». L’action vise à paralyser à compter du 28 septembre 2015 pour une durée illimitée les activités dans la ville afin d’exiger le redéploiement immédiat des forces armées centrafricaines (FACA). La décision a été prise à l’issue d’une assemblée générale élargie aux syndicats et au patronat tenue ce dimanche au complexe sportif Barthélémy Boganda.

Une marche pacifique organisée ce lundi et largement suivie, aurait été violemment réprimée par les soldats onusiens, assurant la protection à la présidence de la République. Il y aurait au moins six morts et des blessés.

Suite à ce regain de tension, le Premier ministre de transition Mahamat Kamoun a instauré un couvre feu.
 
Le chef du gouvernement lance un appel au calme et à la reprise des activités ce lundi dans la capitale. « A compter de ce jour le couvre feu est instauré de 18 heures à 6 heures du matin dans la capitale. Les forces internationales et les forces de défense et de sécurité sont instruites afin que cette mesures soit strictement respectée. J’invite les forces internationales de la mission de paix en Centrafrique notamment la Sangaris et la Minusca à prêter main forte aux forces de défense et de sécurité nationale ».

Mahamat Kamoun a annoncé également la prise en charge des victimes de ces événements douloureux.

Des réactions

La plate-forme religieuse, à travers l’Archevêque de Bangui, Monseigneur Dieudonné Nzapalainga appelle les Centrafricains à se ressaisir et arrêter de se rendre justice eux-mêmes, mais de laisser la justice établir les responsabilités.

Des tirs à l’arme automatiques et lourdes ont été entendus dimanche nuit au centre ville et dans certains quartiers de Bangui. Depuis samedi, la situation est restée tendue. Déjà dimanche, des barricades ont été érigées sur plusieurs artères de la ville, paralysant la circulation. Des organisations non gouvernementales internationales ont été pillées notamment OIM, Cordaid, Première Urgence, War Child et la Croix Rouge Française.

Ces nouvelles violences font suite à l’assassinat d’un jeune musulman par des inconnus non loin de l’aéroport Bangui-M’Poko. Les représailles ont fait au moins une vingtaine de morts, plusieurs dizaines de blessés et d’importants dégâts matériels dont des organisations non gouvernementales internationales.