Un opposant brièvement interpellé ce jeudi par la police à Bangui

Un opposant brièvement interpellé ce jeudi par la police à Bangui

Joseph Bendounga, président du Mouvement Démocratique pour la Renaissance et l’Evolution de Centrafrique (MDREC) a été interpellé puis relâché quelques minutes après ce 10 mai 2018 par la police à Bangui. Le leader politique a été à la tête d’une marche, partie du QG de la Minusca pour se rassembler au point zéro. Le mouvement de mécontentement a mobilisé plus d’un millier de personnes. Tous ont voulu dénoncer l’insécurité qui va crescendo dans le pays et plus précisément dans la capitale centrafricaine.

Les forces de sécurité intérieure ont fait usage des gaz lacrymogènes pour disperser la foule, et c’est là que l’homme est interpellé. « Les éléments de la gendarmerie et la police sont venus et m’ont demandé de quitter les lieux. J’ai dit non« , explique le leader du MDREC, déclarant être là pour « un meeting« . Voulant couper court à cette manifestation, les policiers et gendarmes ont « balancé des grenades assourdissantes » dispersant la foule a-t-il mentionné. Resté seul sur les lieux, « l’un des responsables a ordonné aux éléments de m’embarquer« , a précisé M. Bendounga indiquant avoir été brutalisé.

Conduit au commissariat du Port au centre ville, l’ordre m’a été donné de rentrer à domicile, « j’ai dit non » faisant savoir aux hommes en uniforme que « toute arrestation se termine par une présentation au juge« . Contacté, le procureur général près la Cour d’appel, Eric Didier Tambo s’est rendu au commissariat et après un accrochage verbal, a demandé à M. Bendounga de partir. « Je me suis couché par terre, ils m’ont transporté et m’ont mis dehors » d’après les récits de l’interpellé qui refusait de sortir du commissariat.

Opposant au régime actuel, Joseph Bendounga pense que la mobilisation de ce jeudi et son interpellation constituent un véritable succès dans lutte pour la paix. « La liberté de s’exprimer, de manifester est interdite aux démocrates, mais on permet aux rebelles de tuer les Centrafricains (…) c’est un succès« , relève-t-il estimant que « la justice est au service des hommes politiques au pouvoir« . Joseph Bendounga reste confiant que le « message est passé et que le Président Touadéra doit prendre les mesures qui s’imposent« .

Le MDREC qui planifie une série d’initiatives pour dénoncer la montée de l’insécurité et l’absence de mesures concrètes pour protéger la population, n’entend pas baisser la garde. Selon Joseph Bendounga, d’autres actions vont suivre.