Un antibiotique devenu drogue des centrafricains

Tramol, c’est le nom de l’antibiotique cliniquement appelé Tramadol qui est devenu, à l’instar du chanvre indien,  une source de plaisir artificiel auquel bon nombre de jeunes centrafricains se livrent actuellement. Selon les autorités centrafricaines, le comprimé est aussi l’une des principales causes des imprudences ayant entrainé beaucoup de cas d’accidents dans le pays.

Il n’y a pas de jour à Bangui et dans les villes de provinces centrafricaines où Tramol désole de nombreux parents et remplit les maisons de prison. Allant, d’environ 12 à plus de 30 ans, la prise abusive de ce comprimé est presque une mode pour la jeunesse banguissoise et des régions.

Dans la ville de Bouar (ouest) par exemple,  la consommation du Tramadol dit tramol prend actuellement de l’ampleur au sein de la jeunesse. Selon le correspondant de Radio Ndeke Luka à Bouar, les jeunes de 15 à 25 ans, constituent les cibles les plus touchées.

Un conducteur de moto  qui a requis l’anonymat prétexte à RNL que  « le Tramol est un antibiotique qui permet d’atténuer la fatigue et de bien conduire ma moto ». Pour lui, « c’est un moyen d’être prudent et de se sauver en cas d’accident ». Alia Karo un autre conducteur de moto, remet en cause cette affirmation. Selon lui, « la consommation abusive du Tramol met le concerné dans un état d’ivresse, ce qui est la cause de plusieurs cas d’accident ».

D’après des constats faits par RNL, « les centrafricains qui consomment le Tramadol ne sont pas des malades mais de personnes bien portantes qui s’administrent eux même le médicament Tramadol ». Consciente ou ignorante des dangers, la jeunesse centrafricaine se dirige vers une dégradation de l’organisme et une réduction de l’expérience de vie déjà à moins de quarante ans, font remarquer les techniciens de santé. Le major du Centre de santé Saint Joseph de Bouar, Noel Fémboulé, explique que « le Tramadol fait partie des somnifères qui est souvent administré aux malades souffrant des problèmes du sommeil ». Il précise que la consommation abusive peut causer des problèmes sanitaires au niveau corporel et entraîner des troubles mentaux ».

Malgré l’interdiction de la prise et de la vente de ce produit par les autorités locales, le commerce du Tramadol se poursuit sous un climat secret dans les villes et villages centrafricains. Selon les autorités de la ville de Bouar, « les multiples accidents de route sont causés par la consommation abusive du Tramol ».

Le Tramadol comme l’a expliqué, Noel Fémboulé, est fabriqué pour apaiser certaines douleurs corporelles et non pour une prise quelconque. S’infliger du mal par plaisir est très dangereux même si nombreux sont ceux qui y voient une source de dépendance.

Ce qui est regrettable est que, l’interdiction de vendre le Tramadol semble souffrir d’une surveillance étroite d’achat de ce médicament qui agit sur le comportement psychologique.

Pour rappel, le comprimé Tramadol est une production de la société  pharmaceutique indienne implantée en RCA dénommée SHALINA.  Il est fabriqué pour combattre les grandes douleurs résultant de durs travaux ou suite à une mauvaise articulation de l’organisme. Contrairement à la volonté de ses fabricants, le Tramadol est vite devenu un dopage pour de nombreuses personnes et surtout les jeunes, obliquant les raisons de sa fabrication.