Les détenus de Ngaragba libérés par des manifestants en colère

Les prisonniers qui occupaient la maison carcérale de Ngaragba dans le 7ème arrondissement de Bangui ont recouvré la liberté ce 2 août dans l’après midi. Radio Ndeke Luka s’est rendue sur les lieux et confirme cette information.

Les candidats déchus du test d’entrée dans l’Armée nationale du 7e Arrondissement de la ville de Bangui qui contestent la publication des résultats, se sont attaqués en début d’après-midi, à la prison centrale de NGARAGBA où ils ont cassé toutes les portes de cette principale maison carcérale, permettant ainsi aux prisonniers de s’évaporer librement dans la nature.  « Ce sont les candidats malheureux du 7ème arrondissement pris de colère qui ont libéré les prisonniers », explique un jeune d’environ 15 ans à RNL. Les reporters de RNL rapportent que toutes les chambres sont vides du côté de la cellule dite ‘’Maison Blanche ‘’. Seuls quelques expatriés blancs qui ne savaient où aller sont restés à Ngaragba.

Ou étaient les forces de l’ordre au moment que la prison se vidait de ses occupants ? «  Ils étaient là mais ils n’ont pu rien faire devant la masse des manifestants », explique un autre jeune homme d’environ 17 ans, témoin de l’évènement. Le tout dernier prisonnier à quitter la prison est un vieil homme condamné depuis plus de 20 ans, qui a fait ses adieux à Ngaragba en présence des militaires bien armés venus assez tard renforcer la sécurité autour et dans la prison vidée.

Selon les reporters de RNL, quelques coups de feu se sont faits entendre à l’approche de la prison. Après avoir libéré les détenus, les manifestants ont barricadé la route avec des cabanes renversées, des branches d’arbres, des ferrailles et ont aussi brulé des pneus au niveau du rond-point de Ouango-Kassaï.

Insatisfaits, les mécontents sont partis faire un trou sur le pont qui mène à la caserne militaire du camp Kassaï empêchant ainsi toute circulation de véhicules et engins à 4 roues dans cette destination. Interrogé sur le sabotage de cet ouvrage d’art, quelques femmes dont les noms de leurs enfants ne figurent pas dans la liste des admis au concours répondent presque en chœur que « c’est parce que le ministre délégué à la défense, Francis Bozizé, responsable de ces recrutements truqués passe par là que nous avons creusé un trou dans le pont pour qu’il ne puisse plus repasser par ici ».

Les candidats déchus et leurs parents se disent tous déçus « c’est très injuste le fait qu’ils ramassent nos 5000 FCFA pour former avec leurs amis et parents ». « Rien ne vaut les 5 000 FCAF rassemblés par la sueur et les sacrifices faits », poursuivent-ils.

Un candidat malheureux qui n’a pas pris part aux manifestations explique à Radio Ndeke Luka que « bon nombre de ces gens ont vendu leurs téléphones portables, et bien d’autres objets personnels pour payer les droits de ce concours et puisque les résultats sont insatisfaisants, ils n’ont pas d’autre choix que de descendre dans la rue ».

Des coups de feu ont retenti de nouveau dans le 4ème arrondissement en début de soirée.

Aux dernières nouvelles, le Ministre délégué à la défense a lancé un appel au calme à l’endroit des manifestants. Il a rassuré les banguissois d’un renforcement des dispositifs sécuritaires. Il a aussi invité les jeunes à ne pas être sujets à des manipulations, car selon lui, rien n’est encore totalement perdu.