Le Capitaine Ngaïkoïsset refait surface avec un meurtre au dos

Mijora Delphine Dengwize, lycéenne âgée de 21 ans, a rendu l’âme ce 7 août 2012 à l’Hôpital Communautaire de Bangui suite à une balle reçue dans la tête le 5 août tirée par le Capitaine Eugene Ngaïkoesse des Forces armées centrafricaines (FACA).

L’information est rapportée à Radio Ndeke Luka d’abord, par les parents de Mijora Delphine, ensuite par des témoins rencontrés sur les lieux de l’incident.

Le petit frère de Mijora et témoin des faits raconte les circonstances qui ont précipité le décès de sa grande sœur en ces termes, « c’est lorsque le Capitaine a ouvert une rafale, avec sa kalachnikov, sur des innocents au PK 12, que ma sœur qui vendait de la bouillie au bord de la route a reçu une balle au milieu du front ».

Selon un autre témoin qui répare des téléphones portables au marché PK12, «  Le Capitaine Ngaïkoesse ne se comporte pas comme un officier de l’armée centrafricaine ». Ce témoin s’explique tout en revenant sur les circonstances de l’incident : « tout a commencé après qu’un jeune homme en provenance de Kaga Bandoro s’est fait voler par des brigands au PK12. Les poursuivant seul, les malfrats qui se sont retirés dans le noir avec son sac contenant de l’argent ont par la suite frappé le jeune à la nuque et  l’ont poignardé. Au moment où on était arrivé au chevet du jeune homme allongé par terre, c’était trop tard ».

Le réparateur de poursuivre que, « peu après, le Capitaine Ngaïkoesse de passage, s’est approché de nous, et nous lui avons relaté les faits ainsi que le comportement indifférent des gendarmes. Nous lui avons fait savoir que le corps du jeune homme devrait être acheminé à la morgue mais qu’il se pose un problème de véhicule. Le Capitaine a accepté mais, ayant effectué quelques mètres, il s’est arrêté et il a descendu le corps de son véhicule. Il a fait demi-tour  pour faire embarquer deux jeunes innocents sous prétexte qu’ils sont les meurtriers du jeune homme venu de Kaga-Bandoro (nord). Nous lui avons signifié que, les jeunes qu’il comptait embarquer sont avec nous et que nous ne pouvons pas les laisser partir avec lui. C’est en ce moment là que Ngaïkoesse a commencé à ouvrir le feu dans tous les sens. Ses minutions étaient finies, il a voulu retirer de force une autre arme entre les mains d’un gendarme mais celui-ci a refusé. Furieux il a d’abord giflé l’élément qui lui a refusé l’arme avant de mettre en débandade les éléments armés de la gendarmerie présents sur les lieux ».

La jeune femme, Mijora Delphine, qui vendait au bord de la route juste en face de l’endroit où se trouvait Ngaïkoesse et le groupe de jeunes, se sont réfugiés dans une cabane de cafeteria par crainte de prendre une balle, n’ont finalement pas pu être à l’abri du danger.  Une rafale ouverte par le Capitaine à hauteur de la cabane, a donc occasionné la mort de Mijora Delphine dont le corps se trouve actuellement à la morgue de l’Hôpital Communautaire.

Les parents de la jeune femme ont laissé entendre qu’ils veulent que « Ngaïkoesse s’occupe des obsèques de Mijora et que justice soit faite » pour que de tels actes ne se reproduisent plus à Bangui ni dans les autres villes de ce pays.

Plusieurs appels téléphoniques de Radio Ndeke Luka pour joindre le capitaine Eugène Ngaïkoesse n’ont pas été décrochés.