Bangui ville sans routes ?

La question de dégradation avancée des infrastructures routières alimente en cette période de pluies les discussions au sein de la population  banguissoise. Il suffit de faire un simple tour soit à pieds, à moto ou encore en véhicule sur certaines principales artères de la capitale Bangui pour se rendre à l’évidence.

Ce constat a été fait ce 28 août 2012 par les reporters de Radio Ndeke Luka. L’état de dégradation des voies concerne d’abord l’Avenue des Martyrs, principale artère qui relie l’aéroport  de Bangui M’Poko au centre-ville. Elle est devenue presque impraticable et parsemée de nids de poule.

« Les usagers s’inquiètent pour leurs engins et appellent le gouvernement à prendre ses responsabilités face à cette situation. Même les piétons ne sont pas du reste : ils sont arrosés par certains véhicules qui tentent souvent d’éviter  ces petits trous. Une situation de zig zag qui transforme la circulation sur cette avenue en un parcours de combattant. Des cas d’accidents sont même parfois enregistrés », ont rapporté ces reporters.

Ce calvaire commence depuis le Lycée de Miskine à destination de l’Université de Bangui en passant par l’Hôpital Communautaire. Entre la Primature et l’Université de Bangui, la situation est d’autant plus catastrophique car on y trouve des trous de plus de 10 à 20 centimètres de profondeur sur la chaussée.

Selon de nombreux observateurs, « de simples opérations de remblai de nids de poule ne tiennent plus lieu au stade actuel des choses ».

L’autre cas de dégradation avancée concerne aussi le boulevard De Gaulle qui relie le rond-point PK Zéro au 7ème arrondissement de la ville de Bangui. Pour la population, il est temps que le gouvernement agisse pour réparer cette artère.

Certains conducteurs disent qu’ « ils roulent à gauche ou à droite selon l’emplacement de milliers de nids de poules. D’autres soulignent qu’ils passent plus de 10 minutes pour parcourir ce trajet de moins de 5 kilomètres. Tous proposent l’exécution des travaux de profilage pour colmater ces trous ».

« Les conducteurs ont d’ailleurs du mal à se dépasser au niveau du fleuve Oubangui, où la route est rétrécie. Une motte de terre est déversée au milieu de la chaussée vers la prison Centrale de Ngaragba », ont indiqué ces reporters.

L’Avenue Ruth Roland qui sert de déviation aux véhicules empruntant l’Avenue de France n’est pas épargnée : elle est quasi impraticable. Au niveau du pont SICA-Castors qui s’est écroulé en allant vers l’avenue Ruth Roland sur laquelle les véhicules circulent, la dégradation est très avancée à tel point qu’il faut passer plusieurs minutes sur cet axe avant d’atteindre la partie bitumée de l’Avenue.

Et lorsqu’il pleut, cette avenue devient un véritable calvaire pour les conducteurs. Certains taximen refusent même d’emprunter ce tronçon, car ils estiment qu’il est à l’origine de l’amortissement de leurs véhicules. Du coup, c’est la population qui se plaint car elle se retrouve sans moyens de transport.

Pour contourner cette difficulté, certains conducteurs empruntent la ruelle qui traverse le quartier Gbakondjia et qui mène directement sur l’Avenue de France. Les multiples passages des véhiculent soulèvent la poussière ou éclaboussent les maisons riveraines. Les habitants sont obligés d’ériger des « gendarmes couchés » tout le long de la ruelle.

« Face à la dégradation avancée des avenues à Bangui, certains jeunes désœuvrés de bonne volonté, se substituent aux travaux publics, pour boucher les trous sur les routes. Des pioches, des pelles, des vieux sceaux et des troncs d’arbres, constituent l’essentiel de matériel que ces jeunes utilisent pour les trous sur presque la quasi-totalité des avenues que compte la capitale centrafricaine », ont remarqué les reporters.

Il faut dire que ces cas de dégradation de route à Bangui s’ajoutent à ceux des ponts qui se sont presque tous affaissés : l’exemple des ponts Sapéké, Sica-Castors, CICI et Bangui Fleuve en sont de parfaites illustrations.

Face à cette situation préoccupante, la municipalité et le ministère en charge des travaux publics se rejettent mutuellement la responsabilité. Les reporters ont assuré poursuivre ce dossier pour mieux situer ladite responsabilité au profit de la population.