Après plusieurs jours d’attente, les pèlerins centrafricains n’iront plus à La Mecque

Après plusieurs jours d’attente, les pèlerins centrafricains n’iront plus à La Mecque

Il faut se rendre l’évidence. Les 662 pèlerins musulmans centrafricains qui attendent depuis plus d’une semaine un avion pour les acheminer à La Mecque, ne partiront hélas plus.

D’abord pour une raison bien simple : l’aéroport de Djeddah est fermé au trafic par les autorités saoudiennes depuis vendredi dernier justement pour les besoins du pèlerinage aux Lieux-Saints de l’Islam. Les rites qui ont commencé il y a plusieurs jours par Médine où se trouve la Mosquée du Prophète Mahomet se poursuivent depuis samedi avec l’étape de La Mecque.

Ils culminent jeudi 25 octobre avec le stationnement des pèlerins sur le Mont Arafat, près de La Mecque, à la veille de la fête du Fitr, appelé tabaski ou encore fête du mouton.

Comment en est-on arrivé à ce qu’il faut bien appeler un désastre ?

Déléris AHAMAT président du Comité National du pèlerinage à La Mecque est dans tous ses états. Il explique à Radio Ndeke Luka avoir signé un accord de transport avec une compagnie saoudienne, en l’occurrence Djeddah Eagle Aviation. Pour un aller-retour Bangui-Djeddah, chaque pèlerin a déboursé 1.700.000 frs CFA (environ 2590 euros).

Il a aussi encaissé les sommes correspondant à l’hébergement de chaque pèlerin. Il a loué des chambres et versé les arrhes exigées. Même chose pour les bus devant servir à acheminer les pèlerins sur les différents sites. Il s’interroge à présent sur la crédibilité de cette compagnie qui devait assurer leur transport.

Deux vols étaient programmés. Il y a eu plusieurs reports. De guerre lasse, les futurs pèlerins ont quitté les hangars de l’aéroport. Ils assiègent désormais le siège du Comité au quartier Combattant à Bangui.

Sur les ondes de Radio Ndeke Luka, certains en appellent désormais aux autorités pour sauver la situation. « Le président Bozizé, père de la nation, doit faire quelque chose. On ne cherche plus à situer les responsabilités. Qu’on nous fasse partir et on verra après ».

Bref la déception est totale. Le pèlerinage, que tout musulman doit accomplir une fois dans sa vie s’il en a les moyens, est le plus grand rassemblement humain au monde et pose aux autorités saoudiennes un formidable défi logistique.