La ville de Ippy conquise par Séléka en pleine trêve

La ville de Ippy conquise par Séléka en pleine trêve

Les rebelles de la coalition Séléka ont encore pris ce 21 décembre 2012 une ville centrafricaine. Il s’agit de la ville de Ippy située à 113 kilomètres de Bambari (centre-est). L’information a été finalement confirmée, d’abord, par un Communiqué de presse de ladite coalition rebelle, ensuite, par les habitants de Bambari.

La prise de Ippy par la coalition Séléka Convention des Patriotes pour le Salut du Kodro (CPSK), la Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix (CPJP) et l’Union des Forces Démocratiques pour le Rassemblement (UFDR) est intervenue 2 jours après une trêve. Une trêve annoncée par cette même coalition mais non respectée.    

 

Un témoin qui a assisté à l’arrivée des rebelles a affirmé avoir vu 4 véhicules à bord desquels se trouvaient ces derniers. La source a aussi indiqué que les assaillants se sont déjà livrés à des scènes de fouilles de maisons aussitôt débarqués dans la ville.

Toutefois, au moment où ces rebelles poursuivent leur progression, les Chefs d’Etat de la Communauté Economique des Etas d’Afrique Centrale (CEEAC) ont condamné vendredi à Ndjamena ces hostilités et ont appelé les protagonistes au dialogue.

 

A l’issue de leur rencontre sur cette crise sécuritaire en République Centrafricaine, ces Dirigeants ont entre autres proposé dans un communiqué l’exclusion de toute option militaire comme solution de règlement à la crise centrafricaine, la cessation immédiate des hostilités, des violations des droits de l’homme et le retrait des rebelles à leur position de départ dans un délai n’excédant pas une semaine. 

Le même communiqué a prévu la constitution de toute urgence d’une force d’interposition de la Mission de la Consolidation de la Paix en Centrafrique (MICOPAX) comprenant les éléments de la MICOPAX1 et ceux de la compagnie tchadienne déployée à Sibut. Les Chefs d’Etat membres de la CEEAC demandent l’ouverture sans délai des négociations à Libreville au Gabon, sous la conduite du comité de suivi, présidé par la République du Congo, pour revisiter l’Accord de Libreville de 2008 ainsi que les conclusions et recommandations du Dialogue politique inclusif de 2010. A cet effet, il a été expressément demandé à la MICOPAX de prendre les dispositions pour assurer la participation des chefs de mouvement rebelles à ces négociations élargies à l’opposition démocratique.  Le soutien à la reconstruction des Forces Armées Centrafricaines (FACA).

A propos justement de ce Sommet de la CEEAC, la coalition Séléka a déclaré  dans un communiqué prendre acte des conclusions du sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC, tout comme elle l’avait fait devant l’interposition militaro-diplomatique unipartite du Tchad dans l’actuel conflit centrafricano-centrafricain. La coalition rebelle a annoncé cependant qu’elle brandit désormais ce qu’elle appelle l’Exigence Nationale à savoir LE TEMPS.

 

Mais l’on constate une nouveauté dans la prise de position des rebelles, à savoir la dénonciation et la condamnation du projet de modification de la Constitution.

En fin, pour l’alliance Séléka, il n’est pas question de laisser le temps diplomatique briser la véhémence militaire de ses combattants. Leur objectif est de changer la mal gouvernance du régime actuel, par la force ou par le dialogue. Et si c’est par le dialogue, alors ce sera une solution consensuelle, impliquant toutes les parties composantes de la vie politique et sociale de la RCA. Le Communiqué conclut sur l’annonce de la prise de la ville d’Ippy depuis hier soir.

L’autre nouvelle annoncée dans le communiqué de ces rebelles a été le ralliement du Front Démocratique du Peuple Centrafricain (FDPC) du Général Abdoulaye Miskine. Un ralliement qui porte à 4 le nombre de ces mouvements rebelles coalisés.