Alindao prise par Séléka à quelques jours du dialogue de Libreville ?

Alindao prise par Séléka à quelques jours du dialogue de Libreville ?

La ville de Alindao, située à plus de 240 kilomètres de Bangassou (est), serait prise d’assaut ce 5 janvier 2013 par la coalition des rebelles de la Séléka. L’information a été donnée par le correspondant de Radio Ndeke Luka à Bangassou, ville sous la menace des éléments de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) de Joseph Kony.

D’après le correspondant, c’est dans les premières heures de cette matinée du samedi que les malfrats auraient fait irruption à Alindao sans une résistance de la part des Forces Armées Centrafricaines (FACA).

Les rebelles ont coupé toutes les liaisons téléphoniques. Conséquences : les familles des habitants de Bangassou n’arrivent pas à joindre leurs proches dans la ville conquise. La Séléka aurait, dans son objectif, projeté de lancer d’autres attaques sur les villes de Bakouma, Zémio, Bangassou et Nzako (est) avant de rejoindre l’une de sa base arrière de Bria (centre-est). Du coup, l’inquiétude serait montée d’un cran dans ces villes, même si un calme précaire y règne, a indiqué le correspondant.

Cette nouvelle avancée serait intervenue au moment où Séléka et le gouvernement centrafricain s’affairent à prendre part aux pourparlers de paix de Libreville pour une sortie de crise. Des pourparlers facilités par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC).

Seulement, la Séléka garde toujours sa position relative au départ de François Bozizé du pouvoir. Un point dit non négociable, d’après le ministre porte parole du gouvernement Josué Binoua.

Pendant que la coalition poursuit sa conquête des villes du pays, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a dressé ce 4 janvier 2013, le bilan des derniers événements survenus en République Centrafricaine.  OCHA a constaté qu’il y’ a eu des violences et des pillages dans les villes occupées par Séléka.

Selon les estimations,  « 36.000 personnes se trouveraient dans les zones passées sous le contrôle des rebelles.  Environ 700.000 autres à Bangui ne sont pas à l’abri d’une escalade : des civils ont même quitté leurs domiciles pour chercher la sécurité ailleurs.  Certains se sont réfugiés au Cameroun et en République Démocratique du Congo ».

Toujours d’après le rapport onusien, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et le Conseil de sécurité avaient, de concert, « condamné ces attaques et appelé les rebelles à mettre fin à leurs opérations. Ils les ont exhortés, ainsi que les autorités centrafricaines, à résoudre la crise par le dialogue et le respect de l’Accord de paix global de Libreville ».

De son côté, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la République centrafricaine, Margaret Vogt, a indiqué jeudi dernier, qu’ « elle maintenait un dialogue avec les parties prenantes, offrant son soutien à leurs négociations ».

Face à la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays, le personnel humanitaire a été évacué temporairement des zones touchées par les combats. Cette évacuation, conclut le rapport de OCHA, a « sérieusement perturbé » des opérations vitales pour les populations locales.

Toutefois, reconnaît OCHA, la coalition Séléka aurait stoppé sa progression, « acceptant le principe de pourparlers avec le gouvernement de François Bozizé sous l’égide du Gabon, à Libreville ».

Par ailleurs, la Francophonie, par la voix de son Secrétaire Général Abdou Diouf, a condamné avec fermeté l’utilisation de la force et réitère, conformément aux Déclarations de Bamako et de Saint Boniface, la condamnation par la Francophonie de « toute prise de pouvoir par la violence, les armes ou quelque autre moyen illégal ». Elle a appelé au respect des règles démocratiques, des droits de l’Homme et de l’Etat de droit.

 

« Je demande à toutes les parties de privilégier la voie de la négociation et d’un dialogue inclusif pour trouver une solution durable à cette crise. L’utilisation de la force ne pourra que conduire à de nouvelles pertes de vies humaines. Tout doit être fait pour protéger les populations civiles et pour prévenir de nouvelles violations des droits de l’Homme » a déclaré Abdou Diouf.

 

Le Secrétaire général a encouragé et a soutenu les actions initiées et conduites par les Chefs d’Etat de la sous-région dans le cadre de la CEEAC ainsi que les efforts déployés par l’Union africaine en vue de l’organisation « sans délai » d’un dialogue prenant en compte les éléments de nature à garantir la paix et la construction démocratique durables en République Centrafricaine.

 

Il a enfin affirmé  la disponibilité pleine et entière de la Francophonie pour contribuer aux efforts coordonnés de la communauté internationale pour rétablir la paix, la stabilité et la démocratie dans ce pays.