3 mai en RCA pour des revendications, Djotodia dit oui à la liberté d’expression

3 mai en RCA pour des revendications, Djotodia dit oui à la liberté d’expression

«Je déclare solennellement que la presse est libre.  Aucun journaliste ou encore un centrafricain lambda ne peut pas être emprisonné pour son franc parlé. Cette liberté dite d’expression leur est garantie par les nouvelles autorités sous ma gouvernance ». C’est la substance de la déclaration du Chef de l’Etat Michel Djotodia faite ce 3 mai 2013, face à plus 100 professionnels des médias du pays. Il l’adit à l’occasion de la célébration du 20ème anniversaire de la journée internationale de la liberté de la presse, célébrée à l’Hôtel Ledger Plazza.

Le thème retenu par les Nations Unies pour cette journée à l’honneur des journalistes de la planète a été « parler sans crainte : assurer la liberté d’expression dans tous les médias ».

Cette rencontre, la 1ère du genre depuis la prise du pouvoir par les rebelles de la Séléka en mars dernier est intervenue dans un contexte assez particulier en République Centrafricaine. Une particularité marquée par une crise liée à l’instabilité politique et sécuritaire.

Dans son mot de circonstance, le président de la République a insisté sur la nécessité d’ « impliquer la presse dans le processus de réconciliation nationale et la relance du tissu économique. Pour lui, afin d’atteindre les objectifs d’un tel projet, les journalistes doivent être libres, mais ils doivent aussi garder à l’esprit que la liberté à des limites ».

Le président Michel Djotodia est aussi revenu sur la question « de la subvention de la presse privée indépendante, celle-ci étant conditionnée au retour à la normale de la caisse de l’Etat déjà vide».

De ce fait, les propos liminaires du nouvel homme fort de Bangui a laissé place aux multiples revendications des journalistes dans l’exercice de leurs fonctions. D’abord, ceux du secteur public ont évoqué le manque cruel de moyens logistiques, techniques voire un personnel vieillissant. Il s’agit des maux qui minent non seulement l’audiovisuel, mais la presse écrite gouvernementale.

De son côté, la Directrice de Radio Ndeke Luka Sylvie Panika, a dressé un bilan accablant des exactions perpétrées sur la presse en générale et sur son organe en particulier. Pour elle, cette radio de tous les centrafricains, jadis traité sous le régime défunt de soutenir la rébellion Séléka a été malheureusement la 1ère cible des pillages systématiques par certains éléments de Séléka. Elle n’a pas manqué d’expliquer que ses agents ont toujours fait l’objet de menaces, d’intimidations de la part de Séléka. La radio a dans son histoire cessé d’émettre 2 jours à cause de ces évènements devenus insupportables : les centrafricains ne savent plus à quel saint se vouer.

Elle a tout comme le président de l’Union des Journalistes de Centrafrique (UJCA) Maka Gbossokoto exhorté les autorités à rétablir la paix et surtout de la sécurité sur l’ensemble du territoire national.

Cette célébration a été également une opportunité pour l’ONU de se prononcer sur les conditions de travail des journalistes dans le monde. Dans son message de circonstance, la représentante spéciale adjointe du Secrétaire Général des Nations Unies en RCA, Kaarina Imonem a, au nom de Ban Ki-Moon, déploré le fait que les journalistes soient souvent la cible de violences chaque jour. Elle a par ailleurs exprimé l’engagement des Nations Unies à lutter contre toute violence à l’égard de la liberté de la presse.

L’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) n’a pas été aussi du reste. Abdou Diouf, Secrétaire Général de cette organisation,  a appelé au strict respect de la liberté de la presse. Il a également invité les Etats et Gouvernements, membres de la Francophonie de garantir la sécurité des journalistes dans l’exercice de leurs fonctions.

 

Selon lui, « La liberté de la presse est encore trop souvent entravée dans les pays membres de notre Organisation, notamment, là ou surviennent des ruptures de l’ordre constitutionnel, mais plus encore, durant les phases de transition démocratique ». Il poursuit que la liberté constitue une composante essentielle de la vie démocratique parce qu’elle repose sur la pluralité des médias et la libre communication de l’information, de la pensée et des opinions. Ceci, dans le respect des dispositions contenues dans la Déclaration de Bamako de novembre 2000, dispositions que les Etats-membres se sont engagés à respecter.

 

A titre de rappel, la journée mondiale de la liberté de presse a été instaurée par l’Assemblée générale des Nations Unies en décembre 1993 après la tenue du de la Conférence pour le développement d’une presse africaine indépendante et pluraliste à Windhoek en Namibie en 1991.