Les Avocats centrafricains indignés contre les atteintes à leurs droits

Les Avocats centrafricains indignés contre les atteintes à leurs droits

 

Depuis la prise de pouvoir de Michel Djotodia par les armes le 24 mars 2013, de graves violations des droits humains sont enregistrés jusqu’à cette date. Les auteurs ne sont ni traqués, ni poursuivis devant les juridictions compétentes.

Au nombre de ces victimes dont les droits sont bafoués, figurent les activistes des droits de l’homme, ceux de la Société Civile ainsi que les Avocats. Dans un communiqué de presse rendu public ce 16 août 2013, le Barreau de Centrafrique s’élève contre les multiples formes de violences dont les Avocats sont victimes.

Ces professionnels de droit évoquent entre autres des menaces de mort, des menaces liées à l’exercice de leurs activités professionnelles, des agressions physiques occasionnant des fractures, des enlèvements, séquestrations, des extorsions d’argent suite à des arrestations voire des violations de domiciles privés et professionnels.

Le tableau des Avocats visés par les violences armées en Centrafrique depuis plus de quatre (4) mois, se présente comme suit : Maitre Emile Bizon, aujourd’hui contraint à la clandestinité suite aux menaces de mort, même son de cloche pour Maitre Jean Pierre Madoukou, obligé à un certain moment de vivre dans la clandestinité. Maitres Denis Modemade et Olivier Manguéréka, sont menacés quand à eux pour des raisons liées à leurs professions. A leur suite, Maitre Klagang-Non-Nantiga a été agressé dans l’exercice de sa profession et a subi de multiples fractures. De son côté, Maitre Adrien Yandanou a été enlevé et séquestré pour avoir émis une opinion ; de même que Maitre Elysée Nana Tchadzoua, lui, enlevé et remis en liberté après le versement d’une rançon. Il est avec toute sa famille contraint à quitter la République centrafricaine. Quand à Maitre Zarambaud Assingambi, son domicile a été violé.

« Ces cas ne sont pas exhaustifs », indique le communiqué. « Le dernier en date concerne Maitre Marie-Edith Douzima-Lawson, dont le domicile privé et professionnel, ont été violés respectivement le 3 et le 9 août 2013. Le 3 août, les éléments de Séléka ont fait irruption à son domicile privé, forçant le portail en tirant des coups de feu et la menaçant physiquement sous prétexte de rechercher un des fils à l’ancien président François Bozizé ». Six (6) jours plus tard, c’est son cabinet qui a reçu la visite de ses hommes en treillis de Séléka. L’attaque du domicile est la conséquence logique de la conférence de presse qu’elle a animée, au nom des organisations de la Société Civile. Au cours de cette conférence, une pétition a été lancée pour réclamer le retour de la paix et de la sécurité en République centrafricaine.

Face à cette situation d’insécurité grandissante, le Barreau de la République centrafricaine, rappelle qu’ « aux termes de la loi portant statut de la profession d’Avocat, les domiciles professionnels des Avocats sont inviolables ». Le Barreau relève qu’au moment où des efforts sont entrepris avec l’aide de la communauté internationale pour ramener l’ordre constitutionnel et la paix, ces actes demeurés impunis sont inacceptables et de nature à compromettre le processus en cours. Il condamne ces nombreuses violations des droits de l’homme constatés et s’indigne de leur impunité. Le Barreau appelle les autorités du pays à assurer leurs responsabilités, conformément à la Charte Constitutionnelle de Transition du 18 juillet 2013.