Calme précaire à Bangui, psychose dans certaines villes, les français bientôt opérationnels

Calme précaire à Bangui, psychose dans certaines villes, les français bientôt opérationnels

Un calme précaire règne depuis ce matin dans la capitale centrafricaine. Les rues sont toujours désertes. La circulation n’a pas repris en dehors des véhicules militaires.

Dans plusieurs quartiers, les éléments de l’ex-séléka ont quitté leurs positions. Certaines personnes déplacées ont commencé à regagner leur maison. Les habitants peuvent se déplacer dans leur quartier sans s’inquiéter. Entretemps, des tirs d’armes ont été entendus dans plusieurs quartiers dont ceux du sud toute la nuit. Il est difficile de dire qui a tiré. Les personnes interrogées disent que ce sont, pour la plupart, les éléments de patrouilles qui ont tiré en l’air pour disperser des personnes qui continuaient de s’aventurer dehors la nuit.

La grande plainte de ces habitants et de celle de la majorité des habitants de Bangui, c’est qu’il est difficile de trouver à manger. Quelques commerçants courageux du coin ont ouvert leur boutique, juste le temps de vendre un peu à la population notamment des produits pour le petit déjeuner, des produits de première nécessité (savon sel, sucre, riz, pain…). D’autres femmes arrivent à frire des beignets, à préparer la bouillie et autres repas rapides qui sont au fur et à mesure achetés, et gare aux retardataires.

Du coup le prix de certains produits ont presque triplé. Vers le pk12, un habitant témoigne que le sachet de sucre vendu à 100f cfa se vend en ce moment à 300f cfa. Les quantités des produits sont réduites et se vendent plus chers.

Selon des habitants du secteur pk12-pk13, il y a encore des corps sur la voie.

A Ngaragba dans le 7è arrondissement de Bangui, un habitant nous explique que les éléments français occupent désormais le camp militaire de Kassaï. Du coup, les populations se sentent en sécurité. Le marché de Kassaï a rouvert, les personnes sortent de plus en plus de leur cachette. Le secteur est de plus en plus animé.

Du côté de Pétévo dans le 6è arrondissement, un habitant témoigne qu’il y a eu des tirs sporadiques à l’arme légère aux environs de 2 heures et jusqu’au matin. Mais depuis le secteur est calme.

Selon un habitant de Galabadja dans le 8è arrondissement, les choses vont mieux qu’hier. Jusqu’à hier soir, on pouvait encore voir des corps par terre particulièrement sur l’avenue Mbaïkoua, non loin du commissariat du 8è arrondissement.

Pendant que la vie semble reprendre à Bangui, ce sont les habitants de Mbaïki qui sont entrain de fuir en brousse. Selon un habitant, les éléments de l’ex-séléka sont sortis ce matin et ont chassé les commerçants du marché et les personnes aux abords des rues. Ils leur ont demandé de rentrer et de rester chez eux. Cette situation a provoqué la peur, une débandade à travers la ville. Certains habitants ont tout simplement pris le chemin de la brousse.

Même situation à Bambari où une rumeur de l’arrivée des anti-balaka circule depuis le milieu de la matinée. Les éléments de l’ex-séléka ont commencé à faire des patrouilles. Ce qui a créé la psychose. Les commerces sont fermés, toutes les activités se sont arrêtées dans la ville. Plusieurs habitants ont quitté la ville, toujours selon cet habitant.

A propos de l’arrivée des éléments français, plusieurs convois en provenance du Cameroun ont traversé la ville de Bouar vers la fin de la matinée. Mais des précisions restent à faire au sujet de leur destination. Une partie de ces convois se dirigerait vers Bangui, une seconde vers Bossangoa et une troisième resterait à Bouar. La population de Bouar est sortie nombreuse pour applaudir le passage de ces éléments français. Aux dernières nouvelles, un habitant déclare qu’après le passage des convois français, les éléments de l’ex-séléka basés dans la ville sont sortis dans la ville pour chasser la population. Ce qui a créé une panique.

Rappel des faits dans la presse

Fondation Hirondelle 11h20 Les soldats français ont franchi la frontière avec le Cameroun ce matin. Une quarantaine de véhicules blindés de transport de troupes pour l’essentiel ont traversé vers 11 heures la ville de Bouar sous les acclamations de la foule.

AFP  Les premiers renforts terrestres de l’armée française ont pénétré samedi matin en Centrafrique. Les soldats ont été salués par une foule en liesse massée le long de la route et qui criait « Merci! Merci! ».
Venue du Cameroun, une colonne d’environ 200 soldats français a traversé la frontière dans la localité de Cantonnier (ouest de la Centrafrique). Douaniers, policiers et quelques membres des forces de sécurité centrafricaines se mettaient au garde-à-vous au passage de la colonne française.
Le dispositif français, déployé en soutien à une force africaine sur place, devrait compter à terme environ 1200 hommes, selon Paris. Les habitants de Bangui recommencent à sortir dans les rues, samedi matin après être restés terrés 48 heures dans leurs maisons, terrorisés par l’explosion de violences et de tueries qui a frappé la capitale centrafricaine, ont constaté  nos journalistes. Des patrouilles de blindés de l’armée française étaient également visibles dans la ville. Selon des habitants interrogés par téléphone, seuls quelques tirs sporadiques d’armes automatiques ont émaillé la nuit, sans commune mesure avec les deux nuits précédentes

Figaro.fr 13h37 Une colonne de l’armée française, premiers renforts terrestres de l’opération « Sangaris » en Centrafrique, a fait samedi une entrée triomphale dans la ville de Bouar, centre névralgique dans l’ouest du pays. Des centaines de personnes ont accueilli la colonne française, arrivée en provenance du Cameroun, hurlant leur joie et saluant à grand cris les « libérateurs ». Massés sur le bord de la route, femmes et enfants sautaient de joie en dansant, ou feignaient de balayer la route avec des branches en signe de bienvenue sur le passage des Français. Les hommes brandissaient le poing en signe de victoire et applaudissaient: « entrez comme chez vous », lançait l’un d’entre eux. « Sauvez nous! on a trop souffert! », s’égosillait Cédric, un adolescent, alors que les habitants espèrent la fin des exactions de l’ex-rébellion Séléka (au pouvoir) avec l’arrivée des soldats français.

Communiqué ONU Déclaration de Ban Ki Moon : Le Secrétaire général de l’ONU a encouragé vendredi la communauté internationale à agir avec détermination pour relever les défis auxquels fait face l’Afrique, notamment en République centrafricaine. « Je souhaite en particulier lancer un appel d’urgence au sujet de la situation en République centrafricaine sur ce sujet important. La violence de ces derniers jours nous rappelle l’importance d’agir immédiatement ».

Selon la Croix-Rouge centrafricaine, des dizaines de cadavres ont été abandonnés dans la ville depuis les violents affrontements de jeudi, suivis de tueries à l’arme à feu ou à la machette. Les corps, placés dans des sacs blancs, ont été emportés dans des véhicules, sous le regard de combattants de l’ex-Séléka intégrés par le président Michel Djotodia dans les nouvelles forces de sécurité. Au moins 300 corps ont été récupérés à Bangui, a indiqué Antoine Mbao Bogo,  président de l’organisation humanitaire.

Agence Reuters Si aucune violence de grande ampleur n’a été signalée vendredi, plusieurs milliers d’habitants de Bangui étaient rassemblés aux abords de son aéroport, où l’armée française et la force africaine ont leurs bases. Ils craignaient des exactions dans leurs quartiers voisins de Boeing et de Boy-Rabe. Dans le quartier de l’Assemblée nationale, la Croix-rouge centrafricaine ramassait des dizaines de cadavres abandonnés depuis les violents affrontements de la veille.

Silence radio…

« Depuis hier des événements graves rendent tout déplacement dans la ville de Bangui dangereux pour les populations comme pour les agents de Radio Ndeke Luka. Tant que la sécurité de ces derniers n’est pas assurée, ils ne peuvent se rendre aux studios pour faire leur travail d’information. Nous le regrettons mais ne pouvons pas mettre en danger dans ces moments difficiles les personnels de Radio Ndeke Luka. Nous essayons néanmoins de trouver des solutions afin de reprendre dès que possible émissions et alimentation de notre site internet. »

 

L’équipe de Radio Ndeke Luka