Le désarmement des milices a commencé à Bangui©lanouvellerepublique.fr
© La Nouvelle République

Le désarmement des milices a commencé à Bangui

«Le désarmement des milices commence lundi matin», a annoncé dimanche Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense français, en indiquant que le déploiement des 1.600 soldats français en Centrafrique était désormais «achevé ». Dans ce pays, la situation est «très différente du Mali», a rappelé le ministre de la Défense en évoquant des «groupes anarchiques qui répondent à des chefs locaux, menaçant de transformer les violences en affrontements confessionnels». Des exactions qui ont fait 400 morts depuis le déclenchement, jeudi, de l’opération française «Sangaris». Jusqu’à présent, a indiqué Jean-Yves Le Drian, «nous avons patrouillé pour montrer à tous ces groupes, en ville et dans la forêt, que la période d’impunité est terminée». Mais ce lundi, on pose les armes», a-t-il déclaré. Concrètement, les milices seront sommées, d’abord «gentiment», a dit le ministre, de remiser leurs armes. Si ces éléments n’obtempèrent pas, «on utilisera la force».

Les opérations de désarmement forcé des éléments de l’ex-Séléka ont débuté ce matin à Bangui. Plusieurs patrouilles mixtes FOMAC-éléments français circulent en ce moment dans les rues de la capitale centrafricaine.

Hier, au cours d’une conférence de presse, Michel Djotodia, Chef de l’Etat de la transition a déclaré que les éléments qui acceptent le cantonnement ne seront pas désarmés. Mais ceux qui refusent, se feront désarmés de force.

La vie renaît à Bangui. Ce matin, on constate une sortie plus nombreuse dans les quartiers et les rues. De plus en plus de véhicules reprennent la route mais on ne voit pas encore de véhicule de transport en commun.

A Bangui, la nuit a été calme dans le 2e  arrondissement. Les éléments de l’ex Séléka basés au rond point de la place des nations unies sur l’avenue Boganda ont déjà quitté les lieux. Les petits commerces ont rouvert leurs portes, la population circule pour s’approvisionner en  produits de première nécessité qui connaissent une hausse vertigineuse. Quelques habitants rencontrés dans cet arrondissement se disent à bout de souffle financièrement. 

Cependant, dans le 6e arrondissement des tirs ont été entendus cette nuit dans le secteur. Les activités ont repris de plus belle. Mais les habitants de Fatima sont toujours terrés chez-eux, suite au lancement des opérations de désarmement forcé des éléments de l’ex Séléka et des anti-balaka.

Et dans le 3ème arrondissement où patrouillent les soldats Français la vie reprend petit à petit,  seulement  la population a toujours peur. Selon les habitants, des tirs sporadiques ont été entendus cette nuit. Les commerces et le grand marché du kilomètre 5 n’ont pas encore repris.

En dépit de ce calme qui revient, la population est encore prudente craignant pour l’issue des opérations de désarmement forcé qui viennent d’être lancées.

En Sport : Football : Coup d’envoi ce lundi des rencontres de la 8e édition de la Coupe de la CEMAC au stade de Franceville au Gabon. L’équipe Centrafricaine est toujours bloquée à Bangui compte tenue des derniers évènements survenus dans le pays. Selon le Sélectionneur National, Jean-Etienne MOMOKOAMAS-Kopo, les joueurs se sont entrainés ce matin sur le terrain de golf.

Rappel des faits dans la presse

AFP  A Bossombelé, ville du centre de la Centrafrique célèbre pour ses deux prisons sous l’ex-président François Bozizé, le fossé s’est creusé entre chrétiens et musulmans depuis l’arrivée de la Séléka au pouvoir et les violences interreligieuses qui ont secoué le pays ces derniers jours.

Avec l’arrivée des soldats français de l’opération Sangaris samedi, de nombreux chrétiens ont commencé à réapparaître en ville après avoir fui en brousse par peur de représailles après les massacres de musulmans à Bangui. La ville est toujours tenue par les hommes de la Séléka (ex-rébellion composée majoritairement de musulmans)  qui ont investi depuis leur arrivée au pouvoir en mars le camp militaire où jadis, le régime de Bozizé enfermait les prisonniers au secret. Pourtant, malgré les rancoeurs beaucoup espèrent que « la paix va régner ». « J’attends les élections, ce n’est pas un problème si le (prochain) président est chrétien », souligne Abdallah Hadji. « La paix est possible. On peut vivre ensemble comme avant mais il faut des élections, la démocratie », assure Guy Yombo, lui aussi mécanicien.

Environ 1.600 soldats français étaient déployés dimanche en Centrafrique, pour l’essentiel dans Bangui, afin de mettre   fin au chaos.

Tous espèrent que l’armée française restera jusqu’au scrutin officiellement prévu en 2015.

La Nouvelle Centrafrique   « La raison a foutu le camp de mon pays », soupire ainsi le site d’information. « L’humanité a déserté le cœur de certains de ses fils. La civilisation a pris ses jambes à son cou. La tradition de la solidarité africaine chère à nos anciens dans les villages est à jamais évanouie. Le respect de la vie humaine a disparu. La folie s’est érigée en maîtresse absolue. La sauvagerie brille de tous ses éclats. Les viles et bestiales passions ont pris le dessus. On dirait la horde de l’enfer en action. »

Slate Afrique Après avoir établi des points d’appui, à Bangui, Bouar ou Bossangoa (est), les militaires français vont étendre peu à peu leur contrôle aux zones alentours. Comme ils le font depuis des  mois au Mali. La guerre des nerfs a également commencé dans le ciel, avec le passage quotidien au-dessus de Bangui ou de Bossangoa de patrouilles d’avions Rafale venus du Tchad, pour dissuader l’adversaire. Et la force française dispose déjà dans la capitale de huit hélicoptères (2 Fennec, 4 Puma, 2 Gazelle).  En face, les miliciens disposent de beaucoup d’armement léger, de fusils d’assaut, de mitrailleuses fixées à l’arrière de pick-up, ou de lance-roquettes type RPG. Et leur capacité de nuisance reste intacte.

Ouest France   Bambari est une sous-préfecture de 40 000 habitants, située à près de 400 kilomètres de Bangui et tenue par les rebelles de la Séléka depuis le 23 décembre 2012. On la disait « stratégique », peut-être parce que c’est un carrefour routier sur la RN2. Il y a une quinzaine de jours, des paysans ont vu « tomber du ciel » huit hommes. Deux Blancs et six Noirs, ont-ils assuré. Lourdement armés, ont-ils ajouté. Hallucinés, les gars du coin? Ou juste là au bon moment pour assister à un largage de FS. Américaines? Trop loin des zones où elles traquent Joseph Kony. Françaises? Plus probable puisqu’elles « choufferaient » les mouvements des rebelles et autres miliciens incontrôlés sur les axes routiers, dont la RN2?

Libération – Le Monde   Vivement mis en cause samedi par François Hollande, Michel Djotodia estime en revanche bénéficier du soutien de la France, alors que 1 600 soldats français sont déployés dans le pays. Le président centrafricain Michel Djotodia a affirmé lundi avoir le «soutien» des autorités françaises après les massacres qui ont ensanglanté Bangui ces derniers jours et les critiques de François Hollande à son encontre. La déclaration du président français «constitue un important soutien pour la transition qui n’a pas été remise en cause, contrairement aux allégations relayées par certains observateurs», a affirmé Djotodia, dans une déclaration à la radio d’Etat. «Je demande au peuple centrafricain de s’abstenir de toute manifestation hostile au président français», a-t-il ajouté.

A la radio

Emission spéciale depuis 9h00 sur Radio Ndeke Luka sur les événements en cours à Bangui et dans le pays. A 13 heures édition spéciale en français et en Sango avec les correspondants de Ndeke Luka à Bangui et à l’intérieur du pays