Indignation contre la mission d’évacuation des ressortissants tchadiens

Indignation contre la mission d’évacuation des ressortissants tchadiens

La mission d’évacuation des ressortissants tchadiens a fait l’objet de critiques après les meurtriers événements de mardi et mercredi à Bangui et à Damara.

Des accrochages entre des éléments de l’armée tchadienne et des milices locales Antibalaka ont fait au moins 6 morts et une trentaine de blessés et provoqué de nouveaux déplacements de populations, dans la capitale.

A la suite de ces événements, la présidente de la « Délégation spéciale » de la ville de Bangui, Hyacinthe Marie de Fatima Wodobodé, a rappelé qu’il est du devoir du gouvernement centrafricain d’assurer la sécurité de sa population.

Cette responsabilité essentielle reste, selon elle, celle des autorités centrafricaines, en dépit de la présence de troupes africaines et françaises.

Mme Wodobodé a déploré « des manquements, des dérives dans les interventions au niveau de la population civile », en répondant à la presse à la fin d’un entretien mercredi avec le général Francisco Soriano, commandant de l’opération Sangaris. « Je pense que le gouvernement centrafricain va prendre ses responsabilités pour que lumière soit faite sur l’efficacité et l’efficience des interventions qui s’opèrent dans notre pays », a-t-elle dit.

Pour sa part, le commandant de l’opération Sangaris, a reconnu le droit du Tchad d’évacuer ses ressortissants, mais tout en conseillant que l’opération soit conduite de façon coordonnée entre les autorités de Ndjamena et celles de Bangui.

La mission militaire tchadienne a également été condamnée à Damara où, selon l’ancien député Eric Sorongopé, les troupes dépêchées par Ndjamena « ont tiré sur la population ».  L’ancien élu, qui fait état de morts et de blessés à Damara, estime lui aussi que l’opération aurait dû être conduite en concertation avec le gouvernement centrafricain.

« L’évacuation sur le Tchad aurait dû être rationalisée pour éviter tout dérapage » a-t-il souligné.