Tueries et autres exactions à Bangui, des Séléka mis en accusation

Jean Fulbert Boboli, âgé d’une soixantaine d’années a été retrouvé calciné dimanche dans sa maison au quartier Sarah dans le 3e arrondissement de Bangui.

Selon les témoignages recueillis sur place, le défunt a été victime de jets de grenade. « Dans la nuit de samedi à 20h, un groupe d’hommes armés ont investi le quartier Sarah. Ils ont balancé une grenade dans la chambre de mon cousin. Son corps est totalement carbonisé ; nous ne comprenons rien et demandons au gouvernement de prendre ses responsabilités », a fait savoir un membre de la famille qui pointe du doigt les musulmans armés du secteur.

Joint au téléphone sur ce drame, le coordonnateur de la jeunesse musulmane, Youssouf Adam, rejette leur implication.

« Ce ne sont pas les musulmans qui sont à l’origine de ce forfait. Plutôt, les sujets musulmans sont pris pour cible, tués et mutilés », a déclaré Youssouf Adam.

Dans le 5ème arrondissement, quatre personnes sont retrouvées mortes dans la nuit de samedi à dimanche au niveau du quartier Bazanga.

L’une des victimes, Robert Tousbé, qui a pu s’échapper impute l’acte  aux éléments de l’ex-Séléka, qui sont repartis vers le Km5 au petit matin après ce forfait.

« En revenant d’un lieu de deuil au quartier Ngouciment, je suis tombé dans une embuscade où quatre Séléka m’ont ligoté. Ils m’ont promis la mort prétextant que j’étais ‘‘Antibalaka’’. Sur place, je voyais quatre personnes tuées. De 23h à 4 h du matin, j’ai subi des tortures de toutes sortes avant d’être relaxé », a-t-il témoigné à RNL.

L’accusation a été rejetée par les hommes de l’ancienne coalition Séléka. Le général Abdel Karim Moussa, joint par RNL parle de groupe d’hommes incontrôlés.

« Je vous rassure qu’aucun élément de Séléka ne se trouve au niveau du pont de Saye Voir pour s’attaquer aux Centrafricains. Séléka est cantonné et n’a pas le pouvoir de prendre des armes pour aller commettre des exactions. Ce sont des hommes incontrôlés », a justifié le général Abdel Karim Moussa.

Selon le général Abdel Karim Moussa, c’est un autre groupe armé qui sévit dans ce secteur.