Les peuhls relocalisés à Yaloké sollicitent du gouvernement leur transfert

Les peuhls relocalisés à Yaloké sollicitent du gouvernement leur transfert

La communauté peuhle, estimée à plus de 600 personnes, relocalisée à Yaloké, a exprimé le désir d’être transférée ailleurs malgré la sécurité proposée par les Antibalaka de cette ville. Ces peuhls ont reconnu avoir été sortis de la brousse et protégés par les miliciens Antibalaka, mais affirment toutefois avoir perdu la totalité de leur bétail ainsi que d’importantes sommes d’argent. Ils ont souhaité être transférés dans un autre pays frontalier de la République Centrafricaine (RCA) pour leur sécurité en attendant le retour de paix.
 
Le besoin de quitter la Centrafrique a été formulé lors de la mission de Caritas Centrafrique le dimanche dernier à Yaloké.

« Nous avons perdu plus de 5000 bœufs. Nous ne sommes pas en sécurité, nous demandons au gouvernement de nous transférer dans un pays voisin en attendant le rétablissement de la sécurité », a déclaré à RNL, un des éleveurs qui a requis l’anonymat.

Un des responsables des Antibalaka de la région, Severin Ndongué appelé ‘‘colonel le bleu’’, a reconnu les bavures des éléments armés de la milice. Il fait savoir que ces éleveurs sont une source d’approvisionnement en nourriture pour la population.

« Les Antibalaka ont tué leurs bêtes et ont détruit leurs biens. Nous ne devons plus faire partir des personnes de la Centrafrique. Ils doivent rester parce que nous avons un problème de viande de bœuf », a-t-il dit.

Le président de la communauté islamique centrafricaine (CICA), Imam Oumar Kobine Layama, encourage les peuhls à rester en Centrafrique. « La solution n’est pas de quitter le pays. Ils ne connaissent pas un autre pays que la RCA. Nous devons rester ensemble consolider la réconciliation ».

L’archevêque de Bangui, Monseigneur Dieudonné Nzapalaïnga, demande aux autorités de redonner confiance à la communauté peuhle. Pour lui, le rétablissement de la sécurité est la condition sine qua none pour les éleveurs peuhls de vivre en Centrafrique.

« La majorité veut partir pour la plus simple raison qu’il y a l’insécurité et la peur. Je comprends largement cette peur. Les autorités doivent apporter des signes de confiance ».

La communauté peuhle de Yaloké est dans un besoin pressant de toute forme d’aide d’urgence et de sécurité.