Kémo et Nana Gribizi : rétablir l’Etat et la sécurité, un impératif

Le représentant de la préfecture de la Kémo (centre du pays) au sein du conseil national de transition (CNT), Marcelin Yoyo, demande aux autorités de la transition de rétablir l’autorité de l’Etat dans cette région, à la suite d’une mission effectuée la semaine dernière dans cette localité.

« Dans les sous-préfectures de Sibut et de Ndjoukou, il n’y a aucune autorité politico-administrative. Depuis que la Séléka a quitté la ville aucune autorité n’est allée là-bas. Nous demandons au gouvernement de descendre sur le terrain regarder le peuple. En réalité, tout est détruit par la Séléka », s’est indigné le parlementaire provisoire. 

Marcelin Yoyo s’est rendu compte que les activités sont toujours paralysées à cause de l’insécurité qui perdure. Le conseiller national a mis en exergue l’afflux des populations de divers horizons de la ville de Sibut. Il s’est prononcé sur la question lors d’une interview accordée mercredi à RNL.

« La population est abandonnée à elle-même sans activité ; il n’y a pas d’activité pédagogique. A Sibut, sur les 18 formations sanitaires que compte la sous-préfecture, 6 seulement fonctionnent,  confrontées à un problème de personnel qualifié et un déficit en médicaments. Des nombreux déplacés sont arrivés en provenances de Dékoa, Guifa, Mala et Grimari. Certains sont logés au niveau de la mairie de Sibut n’ayant rien à manger », a insisté M. Yoyo.

Par ailleurs à Nana Gribizi au centre nord, au moins une dizaine des personnes ont trouvé la mort et plusieurs autres grièvement blessés dans des affrontements mardi dernier entre les Antibalaka et d’ex-éléments Séléka à Ngounkara à 2 km sur l’axe Mala.

Selon certaines sources locales, l’attaque de la barrière érigée des Antibalaka par les hommes armés de l’ex-rébellion, serait à l’origine des affrontements. Prise de peur, la population a trouvé refuge vers le centre administratif de la ville. L’un des habitants témoigne sous couvert d’anonymat.

« C’est avant Dékoa sur l’axe qui mène vers Bandoro, qu’il y a eu des affrontements. Le bilan fait état de 4 morts parmi les Séléka, un véhicule a été récupéré par les Antibalaka. En représailles, les Séléka ont tué beaucoup de personnes à Guifa. A Kaga Bandoro, des enlèvements s’opèrent de nuit », a dit notre interlocuteur.