Crise à Boda : Les autorités de la transition s’impatientent

Le Conseil National de Transition (CNT) ont fait savoir au représentant de la Lobaye (dans le sud de la Centrafrique), Gaétan Moloto-A-Kénguémba, qu’ils attendent une résolution de la crise à Boda. C’était ce vendredi au cours de la présentation des résultats de la mission conjointe gouvernement-CNT, effectuée du 13 au 14 mai dernier dans la Lobaye. M. Moloto-A-Kénguémba a indiqué que la cohabitation demeure difficile entre les différentes communautés dans  la ville de Boda. 

Gaétan Moloto-A-Kénguémba a critiqué ceux qui estiment que la mission gouvernement-parlementaires a été un échec. Il a précisé qu’il ne s’agissait pas d’une mission de réconciliation, mais plutôt d’une mission d’information.

« Aujourd’hui, le gouvernement et le CNT sont en mesure de dire avec précision ce qui s’est passé et quels ont été les causes de cette tuerie qui a endeuillé cette partie riche de la RCA. La communauté non musulmane reproche à la communauté musulmane avec qui elles ont toujours vécu ensemble de se lever un matin et de commencer à les tuer. Celle-ci a fui pour se refugier à l’église catholique Saint Michel et beaucoup sont allés en brousse et le bilan est très lourd des deux côtés. Par contre, la communauté musulmane dit qu’elle n’a fait que se défendre », a expliqué le conseiller national de transition.

Plusieurs semaines après le déclenchement de la crise, la cohabitation reste difficile entre les deux communautés. Les non musulmans réclament sans condition, le départ des musulmans de la ville. Les musulmans eux, se disent disposés à accepter le pardon et à réapprendre à vivre ensemble. Une mission difficile pour les autorités de la transition qui entendent restaurer l’autorité de l’Etat dans la ville.
 
Selon Gaétan Moloto-A-Kénguémba, « le gouvernement a tenu à réaffirmer aux deux parties en conflit que la force reste à la loi. Le gouvernement est conscient car au départ de la Séléka, il y avait un vide sécuritaire, pas de force de défense et de sécurité, il n’y avait pas la chaîne pénale, c’est pour ça que tout ceci est arrivé. Le gouvernement a pris l’engagement ferme de rétablir l’administration ».

En plus de la restauration de l’autorité de l’Etat, les membres de la mission ont formulé des propositions de sortie de crise. Parmi ces propositions, le rapatriement des musulmans étrangers pris au piège dans ce conflit, le désarmement de toutes les parties, le retour des déplacés mais aussi l’isolement des leaders de chaque communauté en plus de l’ouverture d’une information judiciaire.