Centrafrique : un rapport accablant présenté par FIDH

Centrafrique : un rapport accablant présenté par FIDH

Le conflit en République centrafricaine (RCA) aurait fait plus de 3000 morts, plusieurs milliers de blessés et des centaines de victimes de crimes sexuels. Ce bilan est révélé dans le rapport de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH). « Le rapport, un document de 87 pages intitulé ‘‘Ils doivent tous partir ou mourir’’, a été présenté hier mardi à la presse au siège de ce réseau à Bangui et simultanément à Naïrobi, à Paris, à la Haye où est implantée la Cour pénale internationale (CPI) », mentionne Joseph Bindoumi, président de la Ligue centrafricaine des droits de l’Homme (LCDH).

Selon ce rapport d’enquête réalisée par la FIDH en partenariat avec le Réseau des organisations des droits de l’homme en Centrafrique, les auteurs des crimes perpétrés sur la population civile ne resteront pas impunis.

Joseph Bindoumi, président de la Ligue centrafricaine des droits de l’Homme, affirme que les crimes commis relèvent de la compétence de la CPI. « Ce rapport indique que les actes que nous continuons de commettre et dont on peut mettre le point de départ en septembre 2012 sont des actes suffisamment graves et qui peuvent être considérés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité et qui sont de la compétence de la CPI », a-t-il souligné.

Pour le président de la ligue des droits de l’Homme, des actions devront être faites dans le cadre de la poursuite devant les instances judiciaires. « Nous pouvons au niveau national rechercher les auteurs de ces exactions et les traduire devant la justice de notre pays. La communauté internationale est au courant des graves violations des droits de l’Homme qui sont en train d’être perpétrées en République Centrafricaine (RCA). Il n’y a plus d’excuse à l’endroit de la communauté internationale ».

« Aujourd’hui, tout le monde est au courant qu’il y a des auteurs de violation grave des droits de l’Homme (…) et ces gens sont entrain de circuler. C’est un rapport qui crie et qui appelle tout le monde à la raison », a conclu Joseph Bindoumi.

Pendant que la FIDH appelle le monde à la raison, à Bambari dans la Ouaka au centre du pays, le bilan de la crise s’est alourdi.

Des sources locales confirment des vagues de fumées témoignant d’incendies de maisons dans la ville. « De la fumée a été vue au quartier Mbéla prouvant que l’incendie des maisons des particuliers se poursuit ». Ces mêmes sources parlent de la présence d’une colonne des Antibalaka dans les alentours de la rivière Ouaka. « Tôt ce matin, nous avons été informés que les Antibalaka sont arrivés au pont de la rivière Ouaka ».

Une situation qui a provoqué le regroupement de près de 20.000 personnes dans les 3 sites de la ville à savoir la cathédrale Saint Joseph, la paroisse Notre Dame des Victoires et la gendarmerie.

Selon une source religieuse, le bilan provisoire de ces dernières violences dans la région fait état de plus d’une soixantaine de personnes tuées, environ 80 blessés et plusieurs maisons incendiées. « On dénombre plus de 60 tués parmi la population civile et entre 75 à 80 blessés », a révélé la source qui requiert l’anonymat, avant dire qu’« il faut ajouter à cela le village des peuhls qui a été brûlé dans la nuit de dimanche à lundi où on dénombrait 22 maisons incendiées et 17 cadavres ».