Une vague de protestations à Bangui

Une vague de protestations à Bangui

La reprise des activités de l’administration universitaire a été décidée par le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SYNAES) lors d’une assemblée générale tenue jeudi dernier sur le campus de l’Université de Bangui. Toutefois, ces enseignants demeurent catégoriques sur la non reprise des cours. Ils attendent encore le dénouement des négociations avec le gouvernement centrafricain.

En rappel, la revendication du  SYNAES comporte sept (7) points dont le paiement des arriérés des frais de vacation et heures supplémentaires 2011-2012 qui s’élèvent à plus de cinq cent million (500 Millions) de FCFA, l’intégration des enseignants du supérieur dans la fonction publique et le rétablissement de la sécurité sur le campus universitaire.

Le secrétaire général de l’Université de Bangui, Noël Ngoulo, explique que le SYNAES n’a rien à dicter, ni au rectorat, ni à toute l’administration de l’université. « Par contre, le syndicat est pour nous un partenaire ; c’est-à-dire, pour certaines consultations comme par exemple le Conseil d’université, nous avons fait appel au syndicat pour avoir également son avis parce que c’est un partenaire. Mais après, le Conseil d’université a décidé de manière consensuelle de la reprise des activités pédagogiques et administratives. », a expliqué le secrétaire général.

La reprise des activités de l’administration à l’Université de Bangui intervient  après une période de deux mois d’inactivité, illustrée par un préavis de grève, une grève d’avertissement de huit jours, une autre de vingt et un jours sans résultat probant du gouvernement selon le SYNAES et  la dernière, une grève illimitée.

Pendant que les enseignants du supérieur assouplissent leur position à Bangui, les membres de l’Organisation des Femmes de Centrafrique (OFCA) élèvent le ton. Elles ont manifesté ce lundi 04 août devant le siège de la Mission Intégrée des Nations Unies en Centrafrique (MINUSCA). Environ deux milles personnes ont fait un sit-in sur l’Avenue Barthélemy Boganda, empêchant la circulation des véhicules. Ces femmes  protestent contre une éventuelle entrée des membres des groupes armés dans le  prochain gouvernement. Des inscriptions sur des banderoles laissent lire ces slogans « Non à l’agenda caché du forum de Brazzaville ; non aux postes de responsabilité grâce aux armes ».

Une des manifestantes, Dorothée Mbokani, livre l’objectif de la manifestation en ces termes : « Nous ne voulons plus qu’il y ait des changements à la tête de l’Etat. Il faudrait que le trio présidentiel-primature-parlement provisoire reste le même pour le bon aboutissement de la transition ».

Les manifestantes ont mis un terme à leur mouvement de grogne après être reçues par le Représentant du Secrétaire Général des Nations Unies en Centrafrique, Babakar Gaye. Selon ces femmes, le Représentant du Secrétaire Général de l’ONU leur a répondu qu’il n’y a personne qui viendrait prendre une décision à leur place.

Un autre mouvement de mécontentement ce lundi à Bangui est l’arrêt du travail des conducteurs de taxis et bus, ayant fortement perturbé la circulation des personnes et des biens dans Bangui.

Les conducteurs de taxi et bus entendent ainsi dénoncer les multiples tracasseries que leur imposent les contrôles des éléments de la police et de la gendarmerie sur les check points installés sur les grandes artères de Bangui.

René Pierre Sokambi Kandia, secrétaire général du Syndicat des conducteurs de taxis et bus, justifie leur position. « Pendant que nous  poursuivons les discussions avec le gouvernement, les agents de la police et de la gendarmerie empirent la situation avec des opérations de racket sur les conducteurs. Ce qui nous oblige à décider d’un arrêt de travail », a souligné le secrétaire général des conducteurs de taxis et bus. René Pierre Sokambi Kandia précise qu’ils n’ont pas soumis un préavis de grève parce qu’il s’agit d’un arrêt de travail.

Les responsables du ministère de la sécurité publique ne se sont pas encore prononcés sur ce mouvement de mécontentement  des conducteurs de taxis et bus à Bangui.

Rédigé par Bonaventure NGOMBA-KATIKKIRO