Nouvelles tensions dans la Ouaka

Nouvelles tensions dans la Ouaka

La situation sécuritaire est tendue, particulièrement dans la ville Ngakobo, une localité, abritant le site de la Société sucrière, située à 61 Km de Bambari dans la préfecture de la Ouaka au centre-est du Centrafrique. De nouveaux accrochages opposent depuis mercredi des éléments Antibalaka au groupe d’archers peuhls communément appelés « Anti-population » selon les habitants. Ces combats ont fait plus d’une dizaine de morts et trois blessés par balles dans la localité à en croire plusieurs témoignages locaux. La population est à nouveau plongée dans la psychose.

Les personnes blessées ont été admises à l’hôpital de Ngakobo où elles reçoivent encore des soins médicaux intensifs.

L’assassinat de deux (02) sujets peuls jeudi dernier, par des individus armés non-identifiés dans un village à 8 Km de la ville de Bambari, serait à l’origine de la montée de cette nouvelle spirale de violences.

Cette situation a créé un climat de panique dans la ville de Ngakobo, contraignant la majeure partie des habitants à se réfugier en brousse.

Des sources locales indiquent que ces archers dits « Anti-population » sont repartis ce jeudi matin en brousse à la chasse des habitants et Antibalaka considérés comme leurs ennemis.

Parallèlement à cette situation trouble dans la préfecture de la Ouaka, une tension demeure aussi vive depuis mercredi à Bria, chef lieu de la Haute Kotto. Selon des sources locales, les scènes de terreur des violents affrontements de Bambari ont affecté la population.

Les belligérants en faction dans la localité se regardent depuis mercredi en chien de faïence mais aucun affrontement n’est signalé. Pour l’heure, la situation semble se normaliser.

A titre de rappel, les violences entre ex-Séléka à Bambari ont fait plus d’une vingtaine de victimes dans les rangs des ex-combattants rebelles.

Cependant, à Bambari, chef lieu cette préfecture, les étudiants de l’Ecole Normale d’Instituteurs (ENI) s’inquiètent pour leur sécurité et demandent aux autorités de la transition de les aider à se soustraire de la ville. Ces étudiants se disent pris entre les feux des échanges de tirs des deux factions rivales de l’ex-Séléka, basées aux alentours de cette institution éducative.

Gina Tatiana Ngbarani, Présidente du collectif des élèves instituteurs de Bambari,  jointe au téléphone par Radio Ndèkè Luka, explique que malgré qu’ils aient été contraints de quitter l’ENI, ils continuent d’errer de site en site.

« Puisque l’ENI se trouve au milieu des deux camps militaires des ex-Séléka, les Mbororos (éleveurs peuhls) sont derrière et les Goula (une des ethnies de la Vakaga) devant, les balles se croisent au-dessus de l’ENI. Dans cette situation, nous avons été obligés de quitter les lieux en catastrophe en direction de l’axe Ippy, puis à la Paroisse Saint Christophe qui s’est dite dans l’impossibilité de nous accueillir. En ce moment, nous nous sommes réfugiés sous des manguiers à l’Eglise CEEBI ou nous n’avons rien à manger (…) », a relaté Gina Tatiana Ngbarani.

Toutefois, un calme précaire est revenu en ce moment à Bambari centre. Les deux adversaires de l’ex-Séléka se sont réconciliés ce mercredi à la Mosquée centrale de la ville.

Les  deux partis en conflit ont finalement décidé de faire la paix en enterrant la hache de guerre. La réconciliation a été rendue possible grâce à la médiation conduite par l’ONG Paix, Réconciliation et Tolérance (PARETO) et la Communauté islamique de Bambari.