Des recommandations globales amendées et adoptées par le Forum

A la suite des ateliers « Gouvernance » et « Développement économique et social », la plénière du forum national inter-centrafricain a adopté dimanche 10 mai les recommandations du groupe thématique « Justice et réconciliation » et « Paix et sécurité ».

En ce qui concerne la commission « Justice et réconciliation », deux tendances se sont dégagées: Réconciliation d’abord et justice après ou Justice d’abord et réconciliation après. En tout cas, la plénière est passée sur le sujet sans pour autant trancher de manière claire.

L’atelier a toutefois dégagé certaines propositions pertinentes dont : la création d’un Haut conseil de dialogue social ; la création d’une médiation nationale ; l’accélération de la mise en place de la Cour pénale spéciale (CPS); l’impunité zéro et donc, aucune amnistie ne doit être envisagée au stade actuel des débats. Sur le sujet, certains délégués ont exigé que les auteurs présumés des viols de mineurs sur le site des déplacés de  l’aéroport M’Poko soient jugés à Bangui et non par un tribunal français.
 
Sur la thématique « Paix et sécurité », la présentation du rapport a été précédée de la lecture du Protocole d’accord pour le Désarmement-démobilisation-réintégration et rapatriement (DDRR) entre le Gouvernement de la transition et les groupes armés en présence. L’initiative a été très saluée par l’assistance. Une femme, dont les enfants ont été brûlés vifs à Mala dans la Kémo (centre de la Centrafrique), a déclaré pardonner aux bourreaux de sa famille. La foule était émue lors qu’elle a été présentée.

Sur le plan des recommandations, la commission « Paix et sécurité » a proposé entre autres : le contrôle systématique des Cartes de séjour en République Centrafricaine ; l’opérationnalisation des Forces armées centrafricaines (FACA) ; l’organisation d’une caravane de paix et de réconciliation ; la création d’un Ministère chargé de la paix et de la réconciliation ; l’élaboration de nouveaux mécanismes pour la confection des cartes d’identité nationale ; l’annulation des cartes d’identité nationale et passeports délivrés dans la période de 2012-2013 ; le rapatriement des combattants étrangers ; la réhabilitation de l’Ecole militaire d’enfants de troupes (EMET) et ; le désarmement forcé des milices après une période de grâce.

La veille, la plénière a adopté les travaux des commissions « Gouvernance » et « Développement économique et social »

D’abord en  « Gouvernance »; on peut noter l’insistance sur le caractère laïc de l’Etat centrafricain ; la consultation à la base sur les grandes questions de société et, la mise en place d’une Haute Autorité de bonne gouvernance.

Certains ont même proposé que les 2 principales fêtes musulmanes que sont le Ramadan et la Tabaski soient déclarées Jours fériés.
 
Entre autres propositions, il ya les questions de l’élargissement du CNT aux Antibalaka ; l’interdiction faite aux groupes armés d’être transformés en partis politiques ; l’augmentation du budget de l’Education et la revalorisation du statut de l’enseignant ; la création des Universités par région ; la signature par les membres du gouvernement du Pacte républicain ; la problématique de nomination des consuls de la RCA à l’Etranger devenu un véritable réseau de business.

Sur le chapitre Elections, l’Atelier a recommandé la tenue d’une réunion élargie de tous les acteurs pour définir un nouveau calendrier électoral mais que cela ne doit pas dépasser 2015. Garantir la stabilité de la transition en maintenant en fonction la cheffe d’Etat, le PM et le Président du CNT de transition.

Ensuite en « Développement économique et social » : plusieurs points essentiels ont été relevés pour susciter des recommandations. Entre autres, le problème de taxes d’abattages forestières ; les elections municipales ; le problème de l’inflation des prix des marchandises ; les banques primaires devenues un véritable réseau mafieux ; la mauvaise gestion de l’Energie centrafricaine (Enerca) et de la Société de distribution d’eau en Centrafrique (Sodeca) ; l’instauration du secteur Construction de logements sociaux pour favoriser l’emploi ; la révision de tous les accords miniers, forestiers et pétroliers avec la Centrafrique ; le secteur para-public nécessitant un audit ; la réouverture des principaux marchés internes et frontaliers fermés du fait de la crise ; la création d’une banque de semence par préfecture et ; l’annulation de tous les accords en matière de défense paraphés à Paris ; la problématique de la subvention de la presse privée et des syndicats et, la nature néocoloniale de l’Etat-centrafricain qui annihile son indépendance.