Catherine Samba-Panza plaidera pour la Centrafrique à Pretoria

Catherine Samba-Panza plaidera pour la Centrafrique à Pretoria

Le Chef de l’Etat de la Transition, Catherine Samba-Panza, présidera personnellement vendredi 12 juin à Pretoria en Afrique du Sud, la journée dédiée à  »la République Centrafricaine », après son arrivée mercredi dans la capitale. Invitée expresse de Dr Nkosazana Dlamini Zuma, présidente de la Commission de l’Union africaine, elle devra prendre part, aux côtés de ses pairs Chefs d’État africains et de Gouvernement, à la 25e Conférence de l’Union africaine.

Déjà, une réunion de haut niveau sur le thème « inclusion financière des femmes dans le secteur de l’agro-alimentaire » se déroule à Johannesburg. L’objectif est d’établir le dialogue entre universitaires et politiciens sur la priorité de l’Union africaine pour 2015.

La « Journée de la République Centrafricaine » est un moyen de plaidoyer diplomatique en faveur de ce pays déchiré par un conflit politico-militaire depuis mars 2013, l’avènement de la Séléka au pouvoir. La délégation centrafricaine mettra en exergue le potentiel tous azimuts que regorge leur pays.  L’activité sera organisée en marge des travaux de la 25ème Conférence de l’Union africaine.

Catherine Samba-Panza défendra, en tant qu’observatrice à cette conférence, l’image de la Centrafrique marquée par des scènes d’une extrême gravité. Sa participation permettra de redonner confiance aux Etats membres et surtout ramener le pays suspendu de l’Union africaine dans le cercle, en raison de ses multiples crises politico-militaires.

La 25ème Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine prévue dimanche prochain s’articule autour du thème : « Autonomisation des femmes, l’égalité des genres et développement pour une réalisation de l’agenda 2063 en Afrique », thème déjà retenu lors de la 23ème Conférence tenue en juin 2014 à Malabo en Guinée Equatoriale.

L’objectif de « l’agenda 2063 » est d’amener l’Afrique à faire les choses différemment pour tirer parti de l’élan actuel vers 2063.

En vue de réaliser cette vision de l’Union africaine qui est de « bâtir une Afrique intégrée, prospère et en paix, dirigée par ses citoyens et constituant une force dynamique sur la scène mondiale », il est nécessaire d’intensifier les efforts dans un certain nombre de domaines.

« L’Agenda 2063 », qui vise à encourager la discussion entre toutes les parties prenantes, oriente les Etats africains sur les voies et moyens de s’enrichir effectivement des leçons du passé, de consolider les progrès en cours et d’exploiter stratégiquement toutes les possibilités qui s’offrent à court et à moyen termes, pour assurer une transformation socio-économique positive de l’Afrique dans les cinquante années à venir.

La 25ème Conférence de l’Union africaine sera assortie des recommandations formulées pour des actions à entreprendre par la Commission, les Communautés économiques et régionales ainsi que les ministres des Etats membres de l’Union africaine en charge du genre et de la condition féminine.

Inquiétude des Centrafricains

Pendant que les Centrafricains commémorent ce 11 juin la fin Forum National de Bangui ouvert le 4 mai 2015, beaucoup s’interrogent sur les aboutissants du Forum national de Bangui.

Aujourd’hui, la majorité des habitants de Bangui et de certaines villes de province s’accordent à dire qu’il n’y a plus de calme qu’il y a quelques mois. Des cas de banditisme, de tueries, d’exactions diverses continuent d’être enregistrés. Les Centrafricains se posent la question de savoir si ce calme est synonyme de retour de la sécurité.

L’engagement des groupes armés signataires de l’accord de principe du  Désarmement, Démobilisation, Réintégration et rapatriement (DDRR) piétine. Les protagonistes s’étaient engagés à enterrer la hache de guerre  suite de l’accord de cessation des hostilités de Brazzaville. Aujourd’hui, plusieurs d’entre eux continuent d’inquiéter les populations de leurs zones respectifs. Certains responsables disent attendre le financement promis par le gouvernement et les partenaires au développement pour entreprendre le processus.

Depuis le 23 mai 2015, date de la signature du décret de mise en place du Comité de Suivi des résolutions du Forum National par le chef de l’État de la Transition, rien ne semble avancer. Pas une fois, le Comité ne s’est réuni pour faute de convocation.

« Pour le moment, le comité de suivi travaille sous l’autorité du comité de pilotage qui avait été mis en place après le forum de Brazzaville et présidé par le premier ministre. C’est d’ailleurs lui qui devrait convoquer la première réunion du Comité de suivi pour que les membres puissent mettre en place le bureau de ce comité », a expliqué la vice-présidente du Conseil National de Transition, Léa Mboua Doumta, membre du Comité de Suivi.

Sur la lenteur du bureau du Comité de Suivi de ce Forum, le Premier ministre de Transition, Mahamat Kamoun, est à pied d’œuvre pour le parfaire afin de lui d’assumer son rôle qui est d’assurer par la police des recommandations.

Madame Mboua Doumta précise par ailleurs que « le rôle du Comité de suivi n’est pas de réaliser les recommandations mais de contrôler l’exécution de chaque recommandation par les acteurs concernés ».

Déjà, les Centrafricains s’interrogent sur la stricte application des recommandations de cette rencontre un mois après la fin du Forum.

« Je ne vois aucun changement depuis la fin du forum, les gens continuent de braquer surtout dans le 4ème arrondissement ; si l’État centrafricain peut réhabiliter les FACA, celle-ci peut nous sécuriser ; dans certains secteurs, les gens continuent de tuer ; la réconciliation se passe seulement au niveau des leaders mais entre nous population, rien n’a changé depuis que le forum a pris fin…», ont déclaré les Centrafricains de la capitale interrogés par RNL.