Démission à l’ANE :  Gina Michèle Sanzé réagit

Démission à l’ANE : Gina Michèle Sanzé réagit

Le membre du parlement provisoire, Gina Michèle Sanzé, dit apprendre la nouvelle de la démission du Vice-président de l’Autorité Nationale des Elections (ANE), Godefroy Mokamanédé, avec beaucoup de regret, mais y voit un acte patriotique.  Elle a fait cette déclaration au cours d’une interview exclusive à Radio Ndeke Luka (RNL). C’est la première réaction depuis la publication ce jeudi 27 août 2015 de la démission du numéro deux de l’ANE.

« C’est une déception parce que c’est un homme de valeur qui a apporté beaucoup au niveau de cette institution, mais c’est aussi une fierté et je lui jette des fleurs », a fait savoir Gina Michèle Sanzé.

Mme Sanzé estime que la démission du Vice-président est liée aux multiples failles qui gangrènent le processus électoral en cours dans le pays. Elle interpelle le président de l’ANE, Dieudonné Kombo Yaya, à savoir prendre position face aux décisions et à placer le Centrafricain au centre de ces élections groupées de 2015.

« C’est très bien de pousser les gens à aller coûte que coûte aux élections. Demain si c’est réussi, ce sont les personnes qui poussent qui vont dire, ce sont eux qui avaient organisé les élections en République Centrafricaine. Mais comme nous sommes en train de le constater en ce moment, toutes les défaillances, les irrégularités, les contradictions et l’échec même du processus, demain ils vont dire que c’est l’ANE. Le président de l’ANE devrait prendre cette démission en considération et commencer à dire non à certaines choses. Il est temps pour nous, en tant que Centrafricains, de dire non, le peuple centrafricain doit passer avant toute chose, avant l’intérêt de la communauté internationale », a averti la Conseillère nationale de Transition.

Le président de l’ANE, M. Kombo Yaya, a précisé lors de la conférence de presse qu’il a animé ce jeudi, que le Vice-président a démissionné de son poste le 26 août 2015. Dans sa lettre de démission, Godefroy Mokamanédé, a souligné un certain nombre de points entre autres, la non dotation en moyens matériels et financiers des démembrements de l’ANE, les difficultés relatives à la cartographie, la lenteur procédurale du Projet d’appui au cycle électoral en Centrafrique (PACEC), le gap financier nécessaire aux élections non encore pourvu ou encore la question de sécurité du siège ainsi que celle des membres de l’ANE.

Dieudonné Kombo Yaya a expliqué lors de cette conférence de presse que le manque de moyen financier fait obstacle à l’avancement du processus électoral.

« Le retard accusé aujourd’hui dans le processus est imputable en grande partie à l’insuffisance des disponibilités financières. Dans un contexte normal, le financement d’un processus électoral relève de la souveraineté nationale. Or, nous ne sommes pas dans un processus normal. Nous sommes obligés de recourir au financement extérieur. Et donc nous restons suspendus au bon vouloir de la communauté internationale ».

En ce qui concerne la sécurisation du processus électoral, le président de l’ANE a pointé du doigt l’insécurité qui sévit dans certaines préfectures.

« Ce qui se passe aujourd’hui dans certaines parties du territoire n’est pas rassurant. Il y a certes une amélioration progressive de la sécurité mais elle n’est pas suffisante pour assurer une libre circulation des personnes notamment celle des agents électoraux, des candidats, des observateurs nationaux et internationaux, des éléments de la presse nationale et internationale, etc… », a-t-il estimé.

Nonobstant ces préoccupations quelque peu partagées, le président de l’ANE reste optimiste quant à la tenue des élections dans les délais.

Toutefois le président de l’ANE a précisé lors de sa conférence de presse que l’Union Européenne a annoncé le décaissement de la deuxième tranche de son appui financier au processus électoral pour un montant global de 4,5 millions d’euros soit environ 2 milliards 951 millions F CFA.