Des pistes d’apaisement : cas du 4e arrondissement

Des pistes d’apaisement : cas du 4e arrondissement

L’Archevêque de Bangui, Monseigneur Dieudonné Nzapalainga, a échangé ce vendredi avec les notables, les leaders d’opinion et les responsables de la jeunesse de Boy Rabe dans les locaux du monastère Mère du Verbe situé dans le 4e arrondissement de Bangui. Le prélat a souligné qu’il est temps d’arrêter et de se tourner vers la reconstruction de l’édifice.

« Il y a eu des moments de colère, des moments de ras-le-bol, il fallait les canaliser et faire des propositions constructives. J’ai vu le début de la cohésion sociale, de la recherche de paix ; le début aussi de tendre la main aux autres de reconstruire leur cité, de voir les fauteurs de troubles être  enlevés. Tout cela ont été des événements positifs que je peux apprécier et encourager et je crois ce moment là nous devons le capitaliser », a indiqué l’Archevêque de Bangui.

« Je leur ai demandé de préparer un mémorandum qui sera remis à qui de droit. En même temps, je leur ai donné rendez-vous avec les associations et les partenaires pour analyser comment faire pour qu’on puisse ensemble franchir la cohésion sociale et faire des propositions pour améliorer la vie de nos compatriotes », a ajouté Mgr Nzapalainga.

Samedi 3 septembre, l’Archevêque de Bangui entend recevoir un mémorandum et des propositions afin d’ouvrir la semaine prochaine une réflexion dans le cadre de la cherche des voies et moyens pour sortir de cette crise. L’initiative, d’après Mgr Dieudonné Nzapalainga, va être élargie dans les autres arrondissements de Bangui.

Dans la Ouaka, la société civile déchire le voile

La société civile de la Ouaka a décidé de faire toute la lumière sur les événements survenus dans la ville de Bambari en début de semaine. Elle a démenti par conséquent les informations selon lesquelles une marche pacifique des musulmans de la ville, a été dispersée par des tirs des soldats du contingent congolais de la Minusca.

Selon le président de la société civile, Delmas Nzapanaha, qui s’est longuement interrogé, a affirmé que les casques bleus ont réagi en légitime défense. « S’il s’agissait d’une marche, pourquoi traverser vers la rive droite ? Quel est le contenu de cette marche ? Y-a-t il un mémorandum ? A qui ce document est-il destiné vers la rive droite? », s’est-il questionné, mentionnant que dès leur « Arrivée à proximité du pont de la Ouaka, les manifestants ont investi le quartier CTRO et brûlé systématiquement vingt deux (22) maisons, avant de se retourner contre les forces de la Minusca ».

« Quand vous attaquez quelqu’un, que doit-il faire ? En réalité la Minusca n’a pas tiré volontairement sur la population », a expliqué M. Nzapanaha.

Il a appelé par ailleurs la population de Bambari en particulier et celle de la Ouaka en général à œuvrer pour la paix afin de mieux préparer les prochaines échéances électorales. « Aux deux communautés, je dis qu’il y a un temps pour tout. Laissons toutes ces choses pour le vrai combat que sont les élections ».

Bambari, chef lieu de la Ouaka (centre-est de la République Centrafricaine), a été secouée par des violences le 29 septembre, suite aux agressions qui ont eu lieu à Bangui le 26 septembre dernier.

Des limites des forces internationales

Le Premier ministre de transition Mahamat Kamoun a reconnu ce jeudi 1er octobre lors d’un point de presse à son cabinet, que les forces sous mandat onusien ont prouvé leurs limites dans la gestion de la crise en République Centrafricaine.

« J’ai dit aux Nations Unies que le pilotage de la crise centrafricaine a démontré la limite des forces internationales », a déclaré Mahamat Kamoun.

Face à ce que le chef du gouvernement de transition trouve de bornage sécuritaire en Centrafrique, le sous secrétaire général des Nations Unies, Hervé Ladsous, a défini le mardi 29 septembre, une nouvelle formule de sécurisation. La gestion de la crise, jusque-là assurée par la police et la gendarmerie de la Minusca, est désormais placée sous le commandement des forces militaires de la Mission onusienne.

« Le secrétaire adjoint de l’ONU, Hervé Ladsous, a décidé, compte tenu de l’évolution de la situation sur le terrain, de transférer l’opération de sécurisation de la ville de Bangui au commandement  »Force commander » du chef militaire. Le gouvernement de transition a montré aux Nations Unies qu’il y a l’insécurité. Ce qui s’est passé est un coup d’état préparé, qui n’a pas réussi. Des mesures sont prises et nous devons veiller à la stricte application », a indiqué le Premier ministre Kamoun.

Report de la session ordinaire du CNT sur la dernière crise

La session ordinaire du Conseil National de Transition (CNT) convoquée ce jeudi pour faire le point sur les derniers événements sanglants à Bangui est reportée sine die. L’insécurité qui prend de l’ampleur dans la capitale en est la principale cause.

Le président du CNT, Alexandre Ferdinand Nguéndet, avait annoncé le 30 septembre 2015 que la session était consacrée à l’examen du budget selon le statut de l’institution. Toujours selon le conseiller national, les revendications de la société civile et des partis politiques relatives à la crise sécuritaire dans la capitale centrafricaine seront également examinées.