La jeunesse de l’AFDT exige l’annulation de la présidentielle de décembre 2015

La jeunesse de l’AFDT exige l’annulation de la présidentielle de décembre 2015

La jeunesse de la plateforme politique de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Transition (AFDT) exige l’annulation pure et simple des résultats définitifs de l’élection présidentielle du 30 décembre dernier. Malgré l’interdiction du ministre de la sécurité publique, le général Pierre Chrysostome Sambia, cette jeunesse a  marché ce vendredi matin pour exprimer son ras-le-bol. Elle a pris d’assaut aux environs de 8 heures, le siège de la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation de la Centrafrique (Minusca).

Ils étaient plusieurs dizaines de jeunes de l’AFDT à manifester devant le siège de la Minusca à Bangui. Sur les banderoles, on peut lire :  »la jeunesse de l’AFDT demande l’annulation de l’élection présidentielle du 30 décembre ». Les manifestants évoquent comme raison de leur mouvement de mécontentement, les multiples irrégularités enregistrées lors de ce scrutin.

« Je voudrais dire qu’il y a eu tout sauf élection. C’est plutôt une sélection. Nous demandons à tous ceux qui ont organisé ces élections de prendre leurs responsabilités. Puisqu’ils ont annulé les législatives, nous leur demandons simplement d’annuler la présidentielle », a martelé  Dominique Yandoka, coordonnateur de la jeunesse de l’AFDT.

 « La jeunesse comptait énormément sur la Cour Constitutionnelle qui devait dire le droit, mais le droit n’a pas été dit », poursuit-il.

Les manifestants ont également prévu remettre un mémorandum au Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Centrafrique, Parfait Onanga Anyanga. Le coordonnateur de la jeunesse de l’AFDT sollicite une intervention des responsables de la Minusca, du Secrétaire général de l’ONU, Ban-Ki-moon et des membres du G8 pour mettre fin à la crise qui a trop duré.

La manifestation de la jeunesse de l’AFDT intervient au lendemain de la publication du nouveau calendrier électoral fixant au 14 février prochain le second tour de la présidentielle et le premier tour des législatives.

Réaction du ministre de la Sécurité publique

Le ministre de la Sécurité publique, le général Pierre Chrysostome Sambia, dans une interview accordée à Radio Ndeke Luka ce vendredi, a aussitôt condamné ce mouvement de grogne. Pour le membre du gouvernement, cette marche est de nature à entraver le bon déroulement du processus électoral. 

« La manifestation en vue est entachée par une double illégalité. La première tient à l’existence juridique de l’AFDT. Quoique composée de partis politiques d’une certaine proportion, l’AFDT pose problème au niveau de son existence juridique parce non autorisée et non reconnue par l’administration. Si son existence juridique pose problème, la jeunesse AFDT n’existe pas. Ni les services du ministère de l’Administration du Territoire, ni ceux de la sécurité publique, n’ont connaissance de l’existence d’un mouvement dénommé  »jeunesse indépendante et consciente ». Les libertés d’association, d’opinion, d’expression sont garanties au citoyen centrafricain par la Charte constitutionnelle entre autre, mais à condition que celle-ci ne remette pas en cause les fondements de la République ».