Kaga-Bandoro, plus de 10.000 personnes en situation difficile

Kaga-Bandoro, plus de 10.000 personnes en situation difficile

Les récentes violences qui ont éclaté à Kaga-Bandoro, chef-lieu de la Nana-Gribizi, ont fait au moins 10.000 sans abris sur les différents camps des déplacés de la ville et la psychose gagne encore les esprits. Une pluie s’est abattue dans la nuit de jeudi et a renforcé la souffrance de ces sinistrés qui se trouvent hors du camp de la Minusca.

Le Programme Alimentaire Mondial (PAM), apporte une assistance en vivres aux sinistrés pour dix jours.

Le MPC clame son innocence

Le MPC, Mouvement Patriotique pour la Centrafrique, l’une des branches de l’ex-coalition Séléka basée dans la ville, rejette son implication dans les évènements de ces derniers jours.

Son porte-parole Ali Saad Ahamat  dit ne pas connaître l’identité des assaillants qui se sont attaqués à l’évêché. Il souhaite que lumière soit faite.

« Nous ne savons pas qui est allé piller à l’évêché parce que situé à proximité de la Minusca. Je demande qu’une enquête soit diligentée pour donner la vraie version de ce qui s’est passé. Il ne faut pas donner l’impression que ce sont les groupes armés qui s’en sont pris à la population ».

Selon Ali Saad Ahamat, son mouvement est en train de maitriser la situation et les objets pillés seraient confisqués et ramenés aux propriétaires.

La COSCIPAC interpelle autorités, Minusca et groupes armés

A Bangui, deux jours après les affrontements meurtriers de Kaga-Bandoro, la Coordination des Organisations de la Société Civile pour la Paix (COSCIPAC) a publié ce vendredi une déclaration interpellant les autorités nationales, la Minusca et les groupes armés. L’annonce est faite en présence des Maires d’arrondissements de Bangui.

Le Coordonnateur de la COSCIPAC, Petit Delphin Kotto, a déploré la lenteur de la Minusca à intervenir promptement dans la sécurisation de la population. Il a demandé par ailleurs au Gouvernement de Simplice Mathieu Sarandji de prendre des mesures qui s’imposent pour prévenir de tels incidents criminels à l’avenir.

Face à ce regain de violence qui a occasionné de nombreuses victimes civiles, la plate-forme des organisations de la société civile annonce la tenue d’une concertation élargie le 22 octobre prochain pour réfléchir sur les différentes questions.

La COSCIPAC a rappelé l’urgence d’une union sacrée des centrafricains. Selon Petit Delphin Kotto « la République Centrafricaine est une et indivisible et que l’unité nationale qui est inscrite au plus profond de son être est non négociable ». La coordination a appelé les différentes parties à dépasser « les clivages ethniques, religieux et toutes autres considérations politiciennes ».

« Aujourd’hui, la recrudescence des violences pourrait empêcher l’élan des autorités démocratiquement élues qui se préparent activement pour la table ronde de Bruxelles, rendez-vous d’espoir de reconstruction du pays », a prévenu le coordonnateur de la COSCIPAC.