Ouham-Pendé : Paoua replongé dans l’insécurité

La prolifération des armes continue d’avoir des incidences sur la population et les humanitaires. A Paoua, les braquages à main armée ont pris une proportion inquiétante. Plongée dans la psychose, les habitants tirent la sonnette d’alarme.

Dans la nuit de vendredi 15 décembre, une Organisation non gouvernementale a été visitée par des hommes en armes. La caisse de la comptabilité a été emportée.

« Le pole de développement a été la cible des hommes armés qui ont pris le coffre fort. A 20h, un homme qui travaille pour le compte de DRC a fait l’objet de braquage, sa moto a été emportée. Hier dans la nuit au quartier Sara-Mandjia, une femme a également reçu la visite d’hommes armés qui ont tiré avant de partir sous la réaction de la population », a expliqué sous le couvert de l’anonymat un habitant de la ville joint ce dimanche au téléphone. Selon cette source : « la situation est inquiétante ». La multiplication de ces actes alimente  davantage la peur des civils qui craignent un regain de tension entre groupes armés. « Les conducteurs de taxi-moto ont même décidé de ne plus circuler à partir de 19h », a fait savoir un autre habitant de Paoua.

Bria, ville sans armes

Dimanche 17 décembre, le préfet de la Haute Kotto Evariste Thierry Biguinindji s’est entretenu avec les leaders des groupes armés, les notables, la société civile et la Minusca. L’objectif de ce rendez-vous est d’informer les participants sur l’intérêt de faire de Bria, une ville sans armes.

« Huit points sont retenus dans la feuille de route. Ce qui est important, nous ne voulons plus voir la circulation d’armes et de tenues militaires dans la ville », a martelé le préfet.

Autres mesures prises lors de cette rencontre, « nous avons demandé aux Antibalaka qui sont sur le site de libérer les civils. Nous avons demandé à la Minusca d’installer des check-points là où les maisons ont été détruites et de multiplier les patrouilles de jour comme de nuit pour permettre à la population de regagner le quartier », a insisté Evariste Thierry Biguinindji joint au téléphone par Radio Ndeke Luka.

Les groupes armés « sont entièrement d’accord », a-t-il conclu.