Les députés insatisfaits de la réponse du gouvernement face à la menace de Nourredine de marcher sur Bangui

Les députés insatisfaits de la réponse du gouvernement face à la menace de Nourredine de marcher sur Bangui

Lors de sa dernière interpellation pour 2017, le gouvernement Sarandji 2 n’a pas convaincu les élus de la nation dans ses explications sur la menace de Nourredine Adam de marcher sur la capitale.

Ce mercredi 27 décembre à l’Assemblée Nationale, les députés ont exigé des éclaircissements sur la déclaration faite par le chef de fil du Front patriotique pour la renaissance de Centrafrique (FPRC) dans des médias internationaux le 26 décembre. Le Premier ministre, sans répondre à la question des élus de la nation, s’est contenté faire l’étalage des stratégies du Chef de l’Etat à ramener la paix et la sécurité dans le pays.

« La politique du Président Touadéra n’est pas de faire la guerre. Il a tendu la main à tous ceux des nôtres qui ont pris les armes et qui ont intégré différents groupes rebelles. Par le travail de sensibilisation, beaucoup reviennent à la raison ».

Simplice Mathieu Sarandji s’est fondé sur les insultes proférées par le leader du FPRC. « Voilà que nous allons apprendre à notre grande surprise que Nourredine Adam sort de l’ombre pour commencer à mener une campagne de dénigrement vis-à-vis du Chef de l’Etat en le traitant d’assassin et de criminel. Qui est plus criminel ou assassin que qui ? », s’est questionné le Premier ministre. Pour lui : « cela ne va pas changer la détermination du gouvernement à pouvoir mettre en pratique ce qui a été défini par le Chef de l’Etat et que ceux qui pensent que c’est par les armes qu’on peut obtenir gain de cause, qu’ils sachent qu’ils ont tord ».

Sans faire de proposition concrète aux parlementaires, le Premier ministre a condamné avec la dernière rigueur et « si cela est avéré » les propos tenus par le chef rebelle Nourredine Adam.

Insatisfaction des députés

Les explications données par Simplice Mathieu Sarandji n’ont pas satisfait les élus de la nation. Le député de Berbérati 2 membre de l’opposition, André Nalké Dorogo, se dit insatisfait de la réponse du chef du gouvernement sur cette menace de Nourredine Adam prise au sérieux par la population.

« Nous aurions souhaité que face à ces propos, le gouvernement puisse réserver une réponse appropriée. Malheureusement, la réponse du Premier ministre, pour moi, est non seulement mitigée mais crée le désarroi dans la population. Je voudrais que le chef du gouvernement se ressaisisse et puisse apporter la réponse qui sied pour démontrer que c’est un gouvernement soucieux de l’intégrité du territoire, du bien-être du peuple et surtout de la protection de la population », a fait savoir le député Nalké Dorogo.

Le parlementaire a estimé que « la réaction de Nourredine Adam est non seulement un défi à l’existence de notre pays, mais aussi un défi à l’autorité de l’Etat ».

La Minusca promet d’utiliser la force

Face à la menace de Nouredine Adam de marcher sur Bangui, la réaction de la Mission onusienne, ne s’est pas faite attendre. Mercredi 27 décembre au cours de la conférence de presse conjointe Minusca – gouvernement, Uwolowulakana Ikani-Gbétanu, porte-parole intérimaire de la Mission, n’a pas mâché les mots. « Qui dit menace de descendre sur la capitale où ailleurs dans le pays, dit menace pour la protection des civils. On prend au sérieux toute menace par voix de presse que nous avons apprise », a-t-elle martelé.

Selon le porte-parole, la force onusienne continuera à défendre de toutes ses forces la population civile. « Lorsqu’il est avéré que des groupes armés étaient en activité et que cela avait des conséquences sur la population, on met en œuvre toutes les autres voies également de négociation. Si on est descendu sur le terrain, c’est non seulement pour rassurer la population que nous sommes là pour ses intérêts, que nous veillons à son intégrité, mais aussi pour mettre en garde les groupes armés », a indiqué Ikani-Gbétanu.

Pour elle, « si toutes les voies de négociations n’aboutissent pas, on sera obligé d’utiliser les moyens les plus fortes qui sont l’utilisation de la force armée » ceci dans le cadre du mandat de la Mission.