Situation sécuritaire volatile à Bambari, ville sous contrôle des groupes armés

Situation sécuritaire volatile à Bambari, ville sous contrôle des groupes armés

La situation sécuritaire demeure toujours précaire à Bambari depuis le 14 mai 2018. La population se dit toujours dans la psychose après l’attaque de la ville, et surtout avec la présence des hommes armés qui contrôlent la majeure partie de la localité. Les autorités annoncent par ailleurs une patrouille mixte Minusca – forces de sécurité intérieure, une réalité démentie sur le terrain.

Des renforts à destination de Bambari, dans la Ouaka avaient été annoncés par le Gouvernement et la Mission onusienne en République Centrafricaine. Contrairement à cette alerte conjointe, une source digne de foi indique que la ville demeure en grande partie sous contrôle des éléments de l’UPC du général nigérien Ali Darassa. Depuis que les armes ont crépité pour faire des morts et des blessés, c’est le statu quo même si le Gouvernement par le biais de son Porte-parole, Ange Maxime Kazagui, ministre de la Communication tente de rassurer en affirmant que « les forces de sécurité intérieures et la Minusca ont repris les patrouilles dans la ville« .

Sur place à Bambari, certains témoins expliquent assister à des patrouilles exclusivement menées par les soldats de l’ONU sans la présence des forces de sécurité intérieures notamment les gendarmes. Plusieurs habitants de la ville ont aussi fait savoir que le commissariat de police a été « occupé, pillé avant d’être libéré » par les hommes de Ali Darassa. L’entrepôt du Programme alimentaire mondial (PAM) a été attaqué cette nuit par ces mêmes combattants mais sauvé de justesse par les casques bleus d’après une autre source qui a requis l’anonymat.

Jusqu’à samedi 19 mai 2018, la peur gagne encore les esprits. La plupart de la population est toujours en fuite et la circulation limitée. Même les ONG ne sont pas visibles après le pillage de certaines de leurs bases. Toutes les activités sont concentrées vers la rive droite de la Ouaka. Le centre administratif demeure paralysé. Hier vendredi, la Croix Rouge Centrafricaine a donné un chiffre de 32 morts et 23 blessés.

Une entité de la société civile demande de levée de l’embargo sur les armes

Génération Consciente plaide pour la levée de l’embargo sur les armes à destination de la République Centrafricaine. Samedi 19 mai au cours d’un point de presse, elle explique que cette mesure va permettre aux Forces de défense (FACA) de sécuriser la population.

« La paix, c’est un comportement et c’est très important. Nous essayons de voir comment nous pouvons aller au bout de ces drames« , indique Patrick Alain De-Komah, coordonnateur de ce mouvement. Il appelle les Centrafricains à s’habiller en blanc le 21 mai, lundi de Pentecôte pour exiger la paix dans le pays. Pour Génération Consciente, le problème de l’embargo ne se pose plus en terme de négociation .

« La question du réarmement des FACA, nous pensons que c’est sans condition à partir du moment où nous sommes un Etat, il est question que cette histoire d’embargo puisse être levée pour permettre à nos FACA de défendre notre territoire« . Selon Génération Consciente, les autorités nationales et internationales doivent prendre leurs responsabilités vis-à-vis de ceux qu’elle qualifie de « bandits armé« .