Le Vicaire général du diocèse de Bambari tué ce vendredi, l’église catholique de nouveau endeuillée©Sed Morry Tockoro
L'Abbé Firmin Gbagoua baptise à l'église Notre Dame des Victoires à Bambari

Le Vicaire général du diocèse de Bambari tué ce vendredi, l’église catholique de nouveau endeuillée

L’Abbé Firmin Gbagoua, Vicaire général du diocèse de Bambari, est mort ce 29 juin 2018 à Bambari. Le prêtre a été tué par un groupe d’hommes armés non identifiés qui ont fait irruption au presbytère sis à la Cathédrale Saint Joseph. Il a été tiré à bout portant dansa chambre à coucher. Conduit à l’hôpital préfectoral, il succombe de ses blessures. De sources hospitalières, le prêtre a été criblé de balle au ventre.

« Hier aux environs de 19 heures lorsque le Vicaire et son équipe avaient fini de prendre le diner, il a reçu la visite des hommes armés non identifiés qui sont venus lui demander de l’argent. Voyant le malheur venir, ceux qui étaient avec lui se sont cachés. Le Vicaire a invité les assaillants à venir dans sa chambre. Ils sont entrés et ont commencé à discuter« , a relaté Abbé Jonas Urbain Rawago, curé de la paroisse Notre Dame des Victoires (NDV) à Bambari.

Dans la chambre du Vicaire général, les hommes armés, « nombreux » ont voulu  « prendre ce qu’il voulait » et exigé plus d’argent. A en croire l’Abbé Rawago qui cite les témoins cachés, « le Vicaire a commencé à leur dire : je ne suis qu’un homme de Dieu, je ne suis pas un commerçant« . Dernière phrase qui selon le curé de NDV l’a conduit à la mort. « Juste après, ceux qui se sont cachés ont entendu un coup de feu et le Vicaire est tombé. On l’a transporté à l’hôpital et mort s’en est suivie« , a conclu Jonas Urbain Rawago.

Mgr Nestor-Désiré Nongo-Aziagbia, Vice-président de la Conférence Episcopale de Centrafrique (CECA) s’inquiète que les autorités nationales et internationales n’assurent pas leurs responsabilités. « La sécurité des citoyens n’est plus garantie. On assiste impuissant à l’existence de l’Etat et à une situation incompréhensible de la communauté internationale notamment la Minusca qui a un mandat spécifique : la protection des civils, laissés à la merci d’une horde de criminels« , s’indigne l’évêque.

Mgr Nestor-Désiré Nongo-Aziagbia rassure que l’église catholique va continuer « à interpeller les autorités du pays et la Minusca« . Tout en condamnant ces actes de violences, l’évêque appelle les « fidèles à rester unis dans la prière, à tenir leur foi » attestant que « la violence appelle la violence« .

Au mois de mai 2018, le Vicaire général a été attaqué alors qu’il habitait au Centre Pastoral Abbé Lazare. L’Abbé Firmin Gbagoua a été l’un des acteurs stratégiques dans la recherche de la paix et de la cohésion sociale dans la Ouaka. Il a pris part aux dernières réunions qui ont ouvert la voie de dialogue entre les communautés impliquées dans les dernières violences qui ont secoué la zone.

Tué par balle le 29 juin, la mort de l’Abbé Firmin Gbagoua intervient après le décès par balle de l’Abbé Joseph Toungoumalé-Baba, le 1er mai dernier à l’église catholique de Fatima à Bangui. Au mois d’avril 2018, un prêtre du diocèse de Bambari, l’Abbé Joseph Désiré Angbabata avait été tué avec une dizaine de chrétiens dans sa chambre en la paroisse de Séko. L’Abbé Louis Tongagnessi a été lui aussi tué par des hommes armés. En avril 2014, l’Abbé Forman Wilibona a été le premier prêtre centrafricain qui a succombé sous les balles des hommes en arme dans l’Ouham. Au mois de mai, c’est Paul-Emile Nzalé qui a été tué à Bangui.