Bangui : La police entame l’opération de déguerpissement des occupants de la voie publique©RNL / Rodrigue Le Roi Benga
Les éléments des Compagnies Nationales de Sécurité (CNS) déguerpissant les commerçantes et commerçants au marché Pétévo, le 6 août 2019

Bangui : La police entame l’opération de déguerpissement des occupants de la voie publique

La police centrafricaine a entamé ce mardi 6 août 2019 l’opération de déguerpissement des commerçants occupant certaines voies dans la capitale. Cette opération concerne les marchés de Pétévo dans le 6è arrondissement de la capitale, puis de Gobongo dans le 4ème pour terminer au marché de Bégoua à la sortie nord de Bangui.

Le déguerpissement a démarré au marché Pétévo, après la mise en garde de la police plus d’une semaine écoulée. Malgré la sensibilisation, les occupants de la voie publique au marché Pétévo n’ont pas regagné l’intérieur du marché.

Dans la précipitation pour éviter les forces de l’ordre, des marchandises ont été éparpillées ça et là.

« On nous a prévenus bien sûr de libérer la voie, mais on ne nous a pas donné une place pour vendre. On n’a pas de place. Ils ont tout vendu. C’est pourquoi nous sommes sur la chaussée. Nous avons nos places au KM5 mais certaines personnes les ont prises », a témoigné sous l’anonymat, un commerçant du marché Pétévo, déplorant le marché KM5 n’est pas encore opérationnel.

Cette opération a aussi entrainé de pertes économiques. Les commerçants occupant la chaussée ne voient pas de bon œil cette opération. Ils revendiquent toujours de l’espace pour leurs activités.

« Si ton enfant s’habille mal pour partir à l’école. Mais il faut lui payer des vêtements ! Et si prochainement il s’habille très mal, là tu peux le corriger ! Mais ils ne nous donnent pas d’espace. Et à chaque fois ils viennent nous renvoyer. Qu’est-ce qu’ils veulent ? Qu’on rentre au quartier ? », a déploré une vendeuse du marché Pétévo.

La police de son côté tient à ce qu’il y ait de l’ordre sur la voie publique. Le Directeur des Compagnies Nationales de Sécurité (CNS), le Colonel Sim Joaki Danigoumandji, rappelle que la route n’est pas le lieu indiqué pour le commerce.

« La voie publique est pour l’Etat. Il faut laisser la voie libre. Ils n’ont pas le droit d’occuper la route. Les commerçants ont été suffisamment informés. Mais ceux qui s’entêtent, la force reste à la loi et restera à la loi », a indiqué l’officier de police.   

Dès le passage des éléments de la police des CNS, la chaussée a donc été libérée à la fin de l’opération. Ce qui est apprécié par beaucoup de passants.

« C’est bien parce que la voie est libre. Avant, on avait de la peine à circuler, on était coincé. Mais maintenant c’est bon », a fait savoir un passant au marché Pétévo.

Le marché de Pétévo aujourd’hui est saturé, puisque KM5, l’un des grands centres commerciaux de la capitale n’a pas encore retrouvé son ambiance d’avant. La mairie du 6ème arrondissement à l’annonce de l’ultimatum de la police disait n’avoir pas la possibilité de trouver de l’espace pour ces commerçants.