Bangui : Plus de 2000 personnes dans la rue pour demander le départ de trois cadres de la Minusca©Réseaux sociaux
Une vue des manifestants demandant le départ de 3 cadres de la Minusca le 17 février 2020 à Bangui

Bangui : Plus de 2000 personnes dans la rue pour demander le départ de trois cadres de la Minusca

Plusieurs centaines de jeunes se réclamant du Mouvement des patriotes centrafricains pour la paix ont pris d’assaut ce 17 février la place des Nations Unies. Ils exigent de la Minusca, le départ de trois de ses cadres expatriés qu’ils accusent d’être de connivence avec les groupes armés.

La manifestation a été officiellement interdite par les autorités centrafricaines, mais les manifestants ont bravé cette interdiction. Plus de deux mille selon les organisateurs, ils ont fait un sit-in d’au moins 2 heures, place des Nations-Unies à l’intersection des Avenues Boganda et Conjugo. Sur les banderoles et pancartes  scandées, on pouvait lire, « Nettoyage à la Minusca », « les mercenaires doivent partir ». Ces personnes demandent en effet, le départ de Ray Tores, José Carlos et Zlato Dimitrov, tous cadres de la Minusca. Ils sont soupçonnés par le Mouvement des patriotes centrafricains pour la paix d’être à l’origine de nombreux troubles sécuritaires dans le PK5 de Bangui et dans certaines régions de Centrafrique. « Sur 13.000 personnes employées à la Minusca, nous en avons demandé le départ de trois à savoir : Ray Tores, José Carlos et Zlato Dimitrof. Ils sont impliqués dans plusieurs manœuvres machiavéliques et leurs noms sont cités dans plusieurs sources même dans les milieux des groupes armés, » a martelé Bethsaïda Mbongo, président du Mouvement des patriotes centrafricains pour la paix.

Craignant un débordement et face au gêne occasionné sur la circulation à ce carrefour important, le gouvernement a dépêché sur les lieux le ministre Henri Wanzé Linguissara de la sécurité publique et Sylvie Baïpo Témon des Affaires Etrangères. « Je précise que cette marche a été interdite, mais les jeunes se sont entêtés pour exiger ma présence et celle de ma collègue des Affaires étrangères pour remettre leur mémorandum » a précisé le ministre de la sécurité publique expliquant que si lui et sa collègue ne se présentaient pas, les manifestants allaient « eux-mêmes à la Minusca pour remettre le mémorandum ».

Après la remise du mémorandum aux membres du gouvernement, la foule s’est dissipée et la circulation a repris. La Minusca n’a pas encore officiellement commenté cette manifestation, car elle avait déjà dénoncé l’appel à manifester dans un communiqué.