Centrafrique: les fidèles musulmans célèbrent l’Aïd El Fitr dans un esprit de fraternité©DR
Des croyants musulmans dans une mosquée à Bangui

Centrafrique: les fidèles musulmans célèbrent l’Aïd El Fitr dans un esprit de fraternité

Après un mois de jeûne et de prières, les musulmans centrafricains, à l’instar de plusieurs autres dans le monde, ont rompu ce jeudi 13 mai 2021 le jeûne. Dans la capitale Bangui, la fin du ramadan  a été marquée par une prière collective à la mosquée centrale au KM5. Une prière honorée par le président de la République Faustin-Archange Touadéra et quelques membres de son gouvernement.

Pour ce jour de fête, il est difficile de rencontrer une personne mal habillée ou barbouillé au PK5, dans le 3èmearrondissement de Bangui. Presque partout, c’est la fête. La quasi-totalité des boutiques est fermée. Traditionnellement, ce jour de fête commence par une prière collective à la mosquée centrale de la capitale ou voire dans d’autres lieux de culte musulman. Pour les fidèles qui n’ont pas eu l’occasion de s’y rendre, ils ont rompu le jeune chez eux, à travers la prière. Le repas en famille, la musique, les partage d’idées ainsi que des sorties, illustrent le décor de ce jour de fête.

Pour certains, l’Aïd El Fitr est également l’occasion de rendre visite à des proches et d’échanger des cadeaux. Pour d’autres par contre, le carême de cette année est réservé à la paix.

« Notre pays a vécu des crises et a traversé des moments très difficiles. Je profite pour faire appel à tous les musulmanes et musulmans de mettre le pays au centre de leurs prières afin que nous sortions de cette spirale de violences. Je prie pour que la paix revienne définitivement et que nous vivions comme auparavant » implore Isseini Farad, fidèle musulman de la mosquée centrale de Bangui.

Au delà de ces festivités, certains assurent passer un mois de prière exceptionnelle.

« Aujourd’hui, on fête dans la joie, la paix et la cohésion sociale. Plusieurs familles chrétiennes sont venues nous assister. Nous sommes vraiment ravis. Durant le mois du jeûne, nous avions beaucoup prié pour le pays. Il est vrai, nous sommes musulmans mais nous sommes d’abord centrafricains. Nous ne voulons pas de guerre ou de rébellion dans ce pays » martèle Samira, une fidèle musulmane.

Cette manifestation de joie se traduit également par des caravanes en motos, coups de klaxons et cris de joie. Par contre, elle a été aussi caractérisée la veille et comme ces dernières années par des crépitements d’armes surtout dans le 3ème arrondissement.

« Il est inadmissible de fêter dans ces conditions. C’est un comportement que nous déplorons. Pourquoi effectuer des tirs à l’arme et parfois lourde, juste pour célébrer la fin du jeûne ? C’est une habitude que les jeunes ont prises ces dernières années. C’est inadmissible » déplore Mahamat Déléris, vice-président du Conseil supérieur islamique de Centrafrique.

La lune a été bien visible dans le ciel au 29ème jour du mois sacré et le Ramadan s’arrête. Ce moment de jeûne a été une occasion pour les uns et les autres de formuler des vœux de paix et d’autres d’intercéder contre la pandémie de Covid-19 en République centrafricaine. Par ailleurs, la fin du ramadan coïncide avec l’Ascension qui est une fête chrétienne qui marque, selon les chrétiens surtout catholiques, la montée de Jésus-Christ au Ciel.

Cette coïncidence n’est pas passée inaperçue aux yeux du Cardinal Dieudonné Nzapalaïnga.

 » Je pense que c’est un plan de Dieu que nous devons voir comme une belle action. Nous devons nous réjouir avec nos frères musulmans. Je leur dis Salam Alékoum. Que le Seigneur vous bénisse tous. Qu’il vous accorde sa grâce afin que vous continuiez à contribuer pour la paix dans ce pays. Notre destin est lié », a fait savoir l’Archevêque de Bangui.